Le pays est secoué par une vague de manifestations prodémocratie depuis le coup d'Etat militaire qui a renversé la dirigeante civile Aung San Suu Kyi le 1er février.
Les autorités ont graduellement intensifié l'usage de la force pour les disperser, avec des gaz lacrymogènes, canons à eau, balles en caoutchouc et parfois des balles réelles.
Un appel à poursuivre le combat
Mais vendredi, l'ambassadeur de la Birmanie à l'ONU, Kyaw Moe Tun, a rompu les rangs, et appelé, avec émotion, à "mettre fin au coup d'Etat militaire".
"Nous avons besoin de l'action la plus forte de la communauté internationale pour immédiatement mettre fin au coup d'Etat militaire, mettre fin à l'oppression du peuple innocent et rendre le pouvoir de l'Etat au peuple", a déclaré Kyaw Moe Tun lors d'une session spéciale de l'Assemblée générale consacrée à la Birmanie.
Dans quelques phrases en birman, il a demandé à ses "frères et soeurs" de poursuivre le combat contre la junte. "Cette révolution doit gagner", a-t-il lancé, achevant son discours d'une douzaine de minutes sous les applaudissements avec trois doigts levés, le geste de ralliement des manifestants.
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"Il a trahi le pays"
Samedi soir, la télévision d'Etat MRTV a annoncé que Kyaw Moe Tun n'était plus l'ambassadeur de Birmanie à l'ONU.
Il "n'a pas suivi les ordres et la direction de l'Etat, et a trahi le pays", a-t-elle annoncé. "C'est pourquoi, il est révoqué de son poste à partir d'aujourd'hui".
Cette annonce intervient au terme d'une nouvelle journée de répression et d'arrestations de manifestants alors que le pays entre dans sa quatrième semaine de mobilisation contre le coup d'Etat militaire.
afp/ther