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Nouvelles inculpations pour l'ex-dirigeante birmane Aung San Suu Kyi

Photo d'Aung San Suu Kyi brandie lors d'une manifestation de soutien à l'ex-dirigeante birmane. [Reuters - Soe Zeya Tun]
Nouvelles inculpations pour l'ex-dirigeante birmane Aung San Suu Kyi / Le 12h30 / 1 min. / le 1 mars 2021
Déjà poursuivie pour avoir enfreint d'obscures règles commerciales et sanitaires, Aung San Suu Kyi a été inculpée pour deux nouvelles infractions lundi. L'avocat de l'ex-dirigeante birmane l'a trouvée "en bonne santé" lors de la visioconférence.

La prix Nobel de la paix était déjà inculpée pour avoir importé illégalement des talkies-walkies et pour ne pas avoir respecté des restrictions liées au coronavirus. Ces motifs sont jugés extravagants pour les observateurs internationaux.

Elle est désormais aussi poursuivie pour avoir violé une loi sur les télécommunications et pour "incitation aux troubles publics", a indiqué à l'AFP l'avocat Nay Tu, membre de son équipe de défense, à l'issue de l'audience.

Aung San Suu Kyi y a assisté en vidéoconférence. Tenue au secret depuis son arrestation, elle semble "en bonne santé", a indiqué son principal avocat Khin Maung Zaw. N'étant pas autorisé à la rencontrer, il voyait pour la première fois sa cliente lors de cette visioconférence. Une prochaine audience est prévue le 15 mars.

Au moins 18 personnes tuées dimanche

Ces nouvelles inculpations interviennent au lendemain d'une journée de répression particulièrement sanglante. Au moins 18 personnes ont été tuées dimanche selon les Nations unies, qui se basent sur "des informations crédibles".

>> Lire : L'ONU évoque près d'une vingtaine de morts au cours de manifestations en Birmanie

L'AFP a pu confirmer à ce stade, de source indépendante, dix morts. Mais certains rapports mettent en avant un bilan encore plus lourd que celui annoncé par l'ONU. Malgré la peur des représailles, les contestataires étaient de nouveau dans les rues lundi et les tensions étaient vives.

Les forces de sécurité ont notamment à nouveau tiré sur des manifestants rassemblés à Rangoun pour protester contre les multiples arrestations de la veille, d'après une retransmission en direct sur les réseaux sociaux.

Encore des centaines d'arrestations

Et les vagues d'arrestations se poursuivent. Plus de 1100 personnes ont été interpellées, inculpées ou condamnées depuis le coup d'Etat, selon l'ONG d'assistance aux prisonniers politiques AAPP. Un média officiel a fait état de 571 arrestations pour la seule journée de dimanche.

Le pays est secoué par une vague de manifestations et une campagne de désobéissance civile depuis le putsch qui a renversé Aung San Suu Kyi, prix Nobel de la paix 1991.

afp/oang

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