Modifié

La situation des médias étrangers en Chine s’est encore péjorée en 2020

Conférence de presse du ministère chinois des Affaires értangères à Pékin, 14.12.2020. [Reuters - Thomas Peter]
La situation des médias étrangers en Chine s’est à nouveau détériorée en 2020 / Le 12h30 / 1 min. / le 1 mars 2021
Selon l'association des correspondants étrangers en Chine, les conditions de travail des journalistes internationaux se sont "considérablement détériorées" dans le pays en 2020. Elle dénonce notamment 18 expulsions.

"Pour la troisième année consécutive, pas un seul correspondant n'a déclaré que ses conditions de travail s'étaient améliorées", constate le Club des correspondants étrangers en Chine (FCCC) dans son rapport annuel.

Journalistes américains en première ligne

Pékin a expulsé en 2020 au moins 18 journalistes étrangers travaillant pour les quotidiens américains New York Times, Wall Street Journal et Washington Post. Il s'agissait d'une mesure de rétorsion contre les Etats-Unis, qui avaient forcé l'an passé plusieurs dizaines de correspondants chinois à quitter le sol américain.

Il s'agit de "la plus grosse expulsion de journalistes étrangers depuis l'époque du massacre de Tiananmen il y a plus de 30 ans", selon le Club.

Mesures punitives diverses

Les autorités chinoises, lorsqu'elles sont mécontentes de la couverture médiatique d'un journaliste, ont par ailleurs continué en 2020 d'appliquer des mesures punitives. Les cartes de presse d'au moins 13 correspondants ont ainsi été ramenées à six mois ou moins, contre un an normalement. Parmi les médias concernés: le New York Times, la BBC, le Globe and Mail, Le Monde ou la Voix de l'Amérique.

Autre type de pression: celle visant les employés chinois de médias internationaux. Elle a été "croissante" l'année passée, avec des menaces de non-renouvellement des permis de travail.

La pandémie comme levier

Le coronavirus, apparu dans le pays à la fin de 2019, n'a pas arrangé les choses. "La Chine s'est servie de la pandémie comme d'un nouveau moyen de contrôler les journalistes", accuse le FCCC.

Le rapport fait état de correspondants en reportage, menacés d'être placés en quarantaine ou obligés de subir de multiples tests de dépistage.

L'étude a été réalisée en décembre 2020 et janvier 2021. Parmi les 220 journalistes membres du FCCC, un total de 150 y ont répondu - soit environ un tiers des correspondants étrangers présents en Chine.

afp/oang

Publié Modifié

La Chine "heureuse" d'accueillir des journalistes

Interrogé lors d'un point de presse, le porte-parole de la diplomatie chinoise, Wang Wenbin, a qualifié le rapport du FCCC de "présomptueux, alarmiste et sans aucun fondement factuel".

Il s'agit d'une organisation que Pékin "n'a jamais reconnue", a-t-il rappelé.

Tout en assurant que le pays est heureux d'accueillir "des journalistes du monde entier", il a expliqué que son gouvernement "s'oppose aux préjugés idéologiques qui visent la Chine, à la désinformation sous prétexte de soi-disant liberté de la presse et aux comportements qui violent l'éthique journalistique".