Dans un rapport publié lundi à Genève, les trois membres de la commission relèvent que des dizaines de milliers de détenus arbitraires restent portés disparus. Aussi bien le gouvernement que les groupes armés et les mouvements terroristes sont en cause, selon eux. Les membres de l'ONU devraient considérer des sanctions contre les "personnes, groupes et entités" suspectées d'être responsables ou complices de détentions arbitraires, explique la commission.
La plupart des disparus sont présumés décédés. D'autres seraient retenus dans des conditions inhumaines. Des "centaines de milliers de proches" doivent obtenir des indications sur la situation de ces personnes, affirme le président de la commission Paulo Sergio Pinheiro. Il souhaite qu'ils reçoivent une assistance nationale et internationale.
Crimes contre l'humanité et crimes de guerre
Aucune des parties au conflit n'a honoré les obligations internationales à l'égard des détenus, répètent les trois enquêteurs. A quelques exceptions près, aucune n'a mené des investigations sur l'attitude de ses acteurs, dit une membre de la commission, Karen AbuZayd.
Les enquêteurs rappellent qu'ils ont conclu que le gouvernement avait perpétré des crimes contre l'humanité et des crimes de guerre. Le groupe Etat islamique (EI) avait été considéré comme responsable d'un génocide et, comme Hayat Tahrir al-Sham (HTS), des mêmes crimes que les autorités. Plusieurs groupes armés avaient eux provoqué des crimes de guerre, selon la commission.
Les appels à relâcher ces détenus sont d'autant plus importants avec la pandémie, relève l'un de ses membres, Hanny Megally. La commission demande à la communauté internationale d'établir un mécanisme d'identification des disparus et de soutien aux victimes. En dix ans de conflit, plusieurs millions de personnes ont été déplacées. Plusieurs millions restent également réfugiées. Les violences ont fait au total près de 390'000 victimes, selon l'ONU.
ats/ther