"Je suis heureux d'annoncer que les filles ont été libérées. Elles viennent juste d'arriver dans la maison du gouvernement, et sont en bonne santé", a-t-il déclaré à un journaliste de l'AFP, qui a pu voir les jeunes filles. "Le nombre total de filles enlevées dans l'école est de 279", a ajouté le gouverneur.
Les autorités avaient initialement affirmé que 317 jeunes filles manquaient à l'appel après l'attaque de ce pensionnat dans l'Etat de Zamfara dans la nuit de jeudi à vendredi par des hommes armés.
Traits tirés par la fatigue
Les traits des visages tirés par la fatigue, les jeunes filles sont arrivées très tôt mardi matin à la maison du gouvernement à Gusau (capitale de Zamfara) dans plusieurs mini-bus. Les autorités les ont réunies dans un auditorium où des vêtements propres leur ont été distribués. Sous les objectifs des journalistes, les adolescentes se sont ensuite levées sur la musique de l'hymne national nigérian.
Il s'agissait du quatrième enlèvement de masse d'élèves en moins de trois mois dans le nord-ouest du Nigeria, où des groupes criminels, appelés "bandits", multiplient également les vols de bétail à grande échelle et pratiquent les enlèvements contre rançon.
Une cible lucrative
Lors des kidnappings, les "bandits" ciblent les personnalités publiques ou les voyageurs sur des axes routiers. Mais ces derniers mois, les écoles semblent être devenues une cible lucrative pour ces gangs criminels.
Les autorités de Zamfara ont l'habitude de discuter avec les groupes criminels avec lesquels ils négocient depuis plus d'un an des accords d'amnistie en échange de la remise de leurs armes. Ce sont les responsables de l'Etat de Zamfara qui avaient d'ailleurs négocié la libération en décembre dernier de 344 garçons, enlevés par des bandits dans leur pensionnat de l'Etat voisin de Katsina.
A chaque libération, les autorités nient payer une quelconque rançon aux ravisseurs, mais cela fait pourtant peu de doute pour les experts en sécurité.
afp/jpr
Plus de 8000 morts depuis 2011
Après ce nouveau kidnapping de masse vendredi, le président Muhammadu Buhari, très décrié face à la situation sécuritaire catastrophique dans le nord du Nigeria, d'où il est originaire, avait assuré qu'il ne "céderait pas au chantage" des "bandits".
Leur nombre est incertain, mais ces groupes armés attirent de plus en plus de jeunes désoeuvrés de ces régions où plus de 80% des habitants vivent dans l'extrême pauvreté. Certains de ces groupes comptent des centaines de combattants, d'autres seulement quelques dizaines
Ces violences criminelles ont fait plus de 8000 morts depuis 2011 et forcé plus de 200'000 personnes à fuir leur domicile, selon un rapport du groupe de réflexion International Crisis Group (ICG) publié en mai 2020.