L'organisation non gouvernementale dénonce la "responsabilité" du dirigeant saoudien dans l'assassinat du journaliste et l'emprisonnement d'une trentaine de ses confrères.
Déposée lundi en Allemagne "auprès du procureur général de la Cour fédérale de justice de Karlsruhe" en raison de sa compétence "sur les principaux crimes internationaux", la plainte "porte sur la persécution généralisée et systématique des journalistes en Arabie saoudite" et cible, outre le prince héritier, quatre autres hauts responsables saoudiens, a précisé Reporters sans frontières. Parmi eux figure notamment l"officier du renseignement" à la tête de "l'équipe qui a torturé et tué" le chroniqueur du Washington Post.
Exactions contre 34 journalistes
La plainte, inédite, également déposée contre X, détaille par ailleurs les exactions commises contre 34 journalistes emprisonnés dans le royaume, dont 33 sont toujours en détention, à l'instar du blogueur Raif Badawi.
"Torture", "violence" et "coercition sexuelle", "disparition forcée", "privation illégale de liberté physique": face à ce qu'elle qualifie de "crimes contre l'humanité", l'ONG estime que le système judiciaire allemand s'avère "le plus adapté" en vertu de la compétence universelle appliquée outre-Rhin, qui permet à un Etat de poursuivre les auteurs des crimes les plus graves, quels que soient leur nationalité et l'endroit où ils ont été commis.
"Première mondiale"
Cette action, par laquelle RSF espère l'ouverture d'une enquête, qui serait une "première mondiale", survient quelques jours après la publication d'un rapport du renseignement américain estimant que Mohammed ben Salmane ("MBS") a "validé" l'opération visant à "capturer ou tuer" Jamal Khashoggi.
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Critique du pouvoir saoudien après en avoir été proche, Jamal Khashoggi, résident aux Etats-Unis, a été assassiné le 2 octobre 2018 dans le consulat de son pays à Istanbul par un commando d'agents venus d'Arabie saoudite.
afp/jpr