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Alain Duhamel: "L'ambition de Nicolas Sarkozy est de peser en 2022"

L'éditorialiste français Alain Duhamel. [Aurimages/AFP - Ulf Andersen]
Alain Duhamel analyse la scène politique en France à un an de la présidentielle / La Matinale / 8 min. / le 4 mars 2021
Nicolas Sarkozy a mené sa défense médiatique et esquissé son avenir politique, mercredi, après sa condamnation pour corruption. "Son ambition est clairement d'être l'arbitre au sein des Républicains", dit l'éditorialiste Alain Duhamel jeudi dans La Matinale de la RTS.

Lundi, le tribunal correctionnel de Paris a infligé à l’ancien chef de l'Etat trois ans de prison, dont un ferme.

>> Lire : Nicolas Sarkozy condamné à 3 ans de prison dont un ferme pour corruption

Nicolas Sarkozy s'est exprimé mercredi dans les colonnes du quotidien Le Figaro et comme invité du 20h de TF1. Et il s’est montré combatif, comme à son habitude, dans un répertoire connu face à ses ennuis judiciaires: l’indignation, la contre-attaque et l’affirmation constante de son innocence. Sur TF1, il a tenu toutefois à préciser qu’il refusait de parler de justice politique.

>> Les précisions d'Alexandre Habay dans La Matinale :

Nicolas Sarkozy sur le plateau de TF1, 03.03.2021. [AFP - Ludovic Marin]AFP - Ludovic Marin
Condamné, Nicolas Sarkozy a lancé mercredi sa défense médiatique / La Matinale / 1 min. / le 4 mars 2021

Mais l’ex-chef d’Etat était attendu surtout sur son avenir politique, à 13 mois de l’élection présidentielle française de 2022 et malgré les échéances judiciaires qui l'attendent encore. Les sondages montrent qu’il est la personnalité préférée de l’électorat de droite. Il a néanmoins affirmé qu'il ne comptait pas revenir en politique. "J'ai tourné la page", a-t-il assuré.

>> Extrait de l'interview de Nicolas Sarkozy sur TF1 :

Nicolas Sarkozy sur le plateau de TF1, 03.03.2021. [AFP - Ludovic Marin]AFP - Ludovic Marin
Nicolas Sarkozy s'exprime sur son avenir politique et la présidentielle 2022 / La Matinale / 53 sec. / le 4 mars 2021

Un rôle "difficile" d'arbitre

Nicolas Sarkozy a précise cependant qu'il n'a pas "tourné la page de la France" et promet qu'il dira encore et toujours ce qu'il pense.

"Son ambition, clairement, c'est d'être l'arbitre qui - au sein de la droite classique, les Républicains - pèsera et jouera le rôle déterminant pour savoir qui sera le candidat", analyse l'éditorialiste Alain Duhamel jeudi dans La Matinale de la RTS. "C'est un rôle difficile, qui ne peut être d'ailleurs que partiel, parce qu'il y aura évidemment d'autres facteurs qui joueront", précise le journaliste.

Nicolas Sarkozy ne s’est pas rangé a priori derrière le candidat de son propre parti, les Républicains, en vue de l'échéance de 2022. Certains observateurs n’excluent pas, du reste, qu’il se rallie à Emmanuel Macron avec qui il entretient de bonnes relations.

Un soutien à Emmanuel Macron pas exclu

"C'est une hypothèse", confirme Alain Duhamel. "Je ne dis pas que c'est la plus probable, mais c'est une hypothèse. Cela dépendra de qui serait choisi parmi les Républicains. Ou pire, s'il y a deux candidats: un candidat des Républicains, mettons Xavier Bertrand, et un autre, par exemple Bruno Retailleau, qui sont deux sensibilités assez différentes. Peut-être qu'aucun des deux ne conviendrait à Nicolas Sarkozy, et qu'à ce moment-là, il préférerait carrément apporter son soutien à Emmanuel Macron. C'est imaginable".

De manière générale, Alain Duhamel voit une très grande incertitude pour l'élection présidentielle. Cela n'a jamais été aussi ouvert, incertain, dit-il dans le livre qu'il vient de publier et consacré à l'actuel président, "Emmanuel Le Hardi" (Editions de l‘Observatoire).

Marine Le Pen probablement au second tour

Il n'écarte pas, également, la possibilité d'une candidature émanant de la société civile et incarnant le mécontentement des Français. "On n'a jamais abordé une élection présidentielle avec aussi peu de certitudes sur qui seront les candidats et surtout sur qui est favori", dit celui qui a suivi toutes les élections de la 5e République.

"La seule très forte probabilité, c'est Marine Le Pen au second tour", estime l'éditorialiste. "Mais en face de qui? Aujourd'hui, on ne peut pas le dire. Ma thèse est que tout se décidera non seulement dans les six derniers mois, peut-être même dans les trois derniers mois, en fonction moins des critères politiques classiques que de l'humeur des Français: la colère ou une forme de prudence".

oang avec Romaine Morard et Alexandre Habay

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