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L'ONU réclame une enquête sur de possibles "crimes de guerre" au Tigré

Les Nations Unies font état de crimes de guerre au Tigré [Afp - Eduardo Soteras]
L' ONU réclame une enquête sur de possibles "crimes de guerre" au Tigré / Le Journal horaire / 30 sec. / le 4 mars 2021
Le Haut-commissariat de l’ONU aux droits humains a réuni "des informations faisant état de graves violations" susceptibles de constituer des "crimes de guerre et des crimes contre l’humanité ".

Dans un communiqué publié à Genève, la Haute-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme Michelle Bachelet a annoncé que son bureau "a réussi à rassembler des informations sur certains incidents survenus en novembre de l'année dernière, indiquant des bombardements aveugles dans plusieurs ville de la région du Tigré", dans le nord du pays, théâtre de combats depuis plusieurs mois.

Les Nations Unies ont également vérifié "des informations faisant état de graves violations et abus incluant des massacres dans le centre du Tigré par les forces armées érythréenne". "De graves violations du droit international, pouvant être assimilées à des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité, peuvent avoir été commises", souligne le communiqué.

Autoriser une enquête indépendante rapide

La Haute-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme exhorte le gouvernement éthiopien à autoriser des enquêteurs des Nations unies à accéder au Tigré "en vue d'établir les faits et de contribuer à rendre des comptes, quelle que soit l'origine des auteurs".

Elle a déploré "des informations profondément angoissantes faisant état de violences sexuelles et sexistes, d'exécutions extrajudiciaires, de destructions et de pillages généralisés de biens publics et privés par toutes les parties".

"Sans des enquêtes rapides, impartiales et transparentes et sans demander des comptes aux responsables, je crains que des violations (des droits de l'Homme) continuent d'être commises en toute impunité, et la situation restera instable pendant encore longtemps", a-t-elle déclaré.

Michelle Bachelet a également exprimé son inquiétude face aux détentions cette semaine au Tigré de journalistes et de traducteurs travaillant pour des médias locaux et internationaux, dont l'AFP, qui ont depuis été libérés.

Massacres

Fin novembre, le Premier ministre Abiy Ahmed avait proclamé la fin de l'opération militaire au Tigré avec la prise de Mekele, mais les autorités en fuite de la région ont promis de poursuivre la lutte et des combats ont été signalés depuis.

Plusieurs massacres ont par ailleurs été documentés, pour certains imputés par les survivants à des troupes érythréennes au Tigré, dont la présence continue à ce jour d'être niée par Addis Abeba et Asmara.

AFP/vl

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