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Moins de soldats en Irak, plus en Afghanistan

Les soldats font face à une résistance inattendue en Afghanistan.
Les soldats font face à une résistance inattendue en Afghanistan.
George W.Bush a annoncé mardi une réduction minime de 8000 hommes des effectifs américains en Irak dans les prochains mois et l'envoi d'environ 4500 hommes en Afghanistan en janvier, à la fin de son mandat.

La décision, attendue, de G.W.Bush lègue a priori à celui qui
lui succédera le 20 janvier, que ce soit le républicain John McCain
ou le démocrate Barack Obama, une présence militaire américaine en
Irak plus forte que deux ans plus tôt, malgré l'impopularité de
cette guerre et l'attente d'un désengagement qui est l'un des
grands enjeux de la présidentielle.

Barack Obama a jugé insuffisants les renforts pour l'Afghanistan
et a accusé G.W.Bush et McCain de ne pas comprendre que "le front
central de la guerre contre le terrorisme n'est pas l'Irak et ne
l'a jamais été, le front central se trouvant en Afghanistan et au
Pakistan".

McCain approuve, Obama critique

John McCain a approuvé les décisions de G.W.Bush et dénoncé
comme "inconsidéré" le calendrier de retrait d'Irak promis par
Barack Obama: "Sa priorité, c'est le retrait, pas la victoire". Les
progrès accomplis en Irak vont permettre de faire rentrer environ
3500 soldats d'unités de soutien au cours des mois à venir, un
bataillon de Marines d'ici à novembre et une brigade de l'armée de
terre en février, a dit G.W.Bush devant la National Defense
University, grande institution d'enseignement militaire.



"Cela correspond à environ 8000 soldats supplémentaires qui vont
rentrer sans être remplacés. Et si les progrès en Irak tiennent, le
général Petraeus (commandant de la force multinationale) et nos
dirigeants militaires croient que de nouvelles réductions seront
possibles au cours de la première moitié de 2009", a-t-il dit.

"Immenses défis en Afghanistan"

Ces retours, qui suivent celui de cinq brigades dépêchées en
2007 alors que l'Irak menaçait de sombrer dans le chaos, iront de
pair avec l'envoi en Afghanistan, en novembre, d'un bataillon de
Marines qui devait se déployer en Irak, et, en janvier, d'une
brigade de l'armée de terre, a dit G.W. Bush. Cela correspond à
environ 4500 hommes.



G.W.Bush a admis que "les progrès en Irak sont toujours fragiles
et réversibles", mais ils ont atteint "un degré de durabilité"
permettant les retraits annoncés. En revanche, "d'immenses défis
demeurent en Afghanistan", a-t-il reconnu.



Un haut responsable de l'administration a indiqué que l'envoi d'un
bataillon de Marines et d'une brigade devait être considéré comme
une "avance" sur un renforcement des effectifs américains en
Afghanistan. Les deux candidats à la présidentielle sont de ceux
qui réclament plus de troupes face à l'intensification de
l'insurrection.

Invectives

Barack Obama a jugé "très modeste" la réduction du contingent
irakien. Il s'est dit "content que le président prenne la direction
que je préconise depuis des années" pour l'Afghanistan, mais "cela
ne fait pas assez de soldats, pas assez de ressources, et pas assez
de conscience de l'urgence".



Les propos de Barack Obama "démontrent une nouvelle fois combien
il est déterminé à battre en retraite en Irak, quel que soit le
prix", a répondu John McCain dans un communiqué. Il a lui aussi
réclamé plus de soldats en Afghanistan, "mais le sénateur Obama
croit qu'il faut, pour que nous vainquions en Afghanistan, que nous
perdions en Irak. Je veux vaincre en Irak et en Afghanistan".



Le choix de G.W.Bush laisse en suspens la question de l'engagement
américain à long terme en Irak, qui fait l'objet de négociations
entre Washington et Bagdad, mais aussi celui d'une accélération du
désengagement. Un haut responsable a prévenu, que vu le nombre
d'incertitudes, l'administration serait très "réfractaire à la
prise de risques".



afp/ps

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Afghanistan: effectifs suffisants?

Le renforcement modeste des effectifs de l'armée américaine en Afghanistan risque de décevoir les généraux qui réclament davantage de troupes afin de contrer l'influence croissante des talibans.

Ces nouvelles troupes s'inscrivent dans le "renforcement tranquille" des forces alliées envoyées sur place depuis deux ans, a observé le président américain, qui a plaidé pour un doublement de la taille de l'armée afghane à l'horizon de cinq ans.

Mais les généraux américains ont fait savoir qu'il leur fallait au moins trois brigades de plus, soit 10'000 soldats, afin de combattre des rebelles islamistes de mieux en mieux entraînés.

"Protéger 13 millions d'Afghans, avec les effectifs que nous avons ici, ça ne colle pas", a déclaré vendredi le numéro deux de l'US Army en Afghanistan, le général Jeffrey Schloesser.

"C'est très difficile pour nous (...) compte tenu du terrain", a-t-il reconnu devant la presse. Les alliés ne sont pas en train de perdre la guerre, mais "la victoire est lente" à se manifester, a-t-il observé.

Les talibans profitent d'une frontière poreuse avec le Pakistan pour se réfugier dans ce pays, dans des régions tribales cédées par l'armée pakistanaise aux islamistes au cours des deux dernières années.

Près de 200'000 soldats au front

Environ 145'000 soldats américains sont stationnés en Irak, cinq ans et demi après le début de la guerre.

Il y a environ 33'000 soldats américains en Afghanistan et environ 20'000 provenant d'autres pays.