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Svetlana Tikhanovskaïa demande une médiation suisse en Biélorussie

L'interview de l'opposante biélorusse Svetlana Tikhanovskaïa.
L'interview de l'opposante biélorusse Svetlana Tikhanovskaïa / 19h30 / 3 min. / le 8 mars 2021
L'opposante biélorusse Svetlana Tikhanovskaïa souhaite que la Suisse s'engage pour une médiation avec le président Alexandre Loukachenko. Dans une interview accordé au 19h30, elle estime que Berne "ne peut pas rester neutre" face à la situation.

De passage en Suisse, Svetlana Tikhanovskaïa a souhaité lundi devant les correspondants accrédités à l'ONU à Genève (ACANU) que la communauté internationale pousse Minsk à une médiation par le biais de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) pour aboutir au départ du président.

Selon elle, la Suisse doit faire partie de ces efforts. "Tous les pays qui ont de l'empathie" peuvent contribuer à lancer des négociations avec le régime, dit celle qui avait affronté Alexandre Loukachenko lors de la présidentielle d'août 2020, avant d'être contrainte à l'exil.

Dans le 19h30 de la RTS, l'opposante souligne que la Suisse est le premier pays hors Union européenne qu'elle visite. "Ce pays est renommé pour sa neutralité", dit-elle, "mais on ne peut pas rester neutre lorsque, dans un pays voisin, se déroulent des événements aussi terribles, que les droits humains sont violés".

>> Le portrait de Svetlana Tikhanovskaïa dans le 19h30 :

En quelques mois, Svetlana Tikhanovskaïa est devenue la figure de proue de l'opposition à Alexandre Loukachenko
En quelques mois, Svetlana Tikhanovskaïa est devenue la figure de proue de l'opposition à Alexandre Loukachenko / 19h30 / 1 min. / le 8 mars 2021

La piste des comptes en Suisse

Svetlana Tikhanovskaïa attend que la Confédération agisse par le biais des comptes que le pouvoir biélorusse pourrait détenir en Suisse. "Nous savons que le gouvernement suisse a déclaré qu'il allait geler les avoirs de Loukachenko, mais nous ne savons pas où la situation en est pour le moment", précise-t-elle. A-t-on découvert ses comptes, ceux de sa famille, de ses proches? Nous essaierons de le savoir demain [mardi] lors d'une rencontre."

L'opposante évoque également le cas de la double nationale suisse et biélorusse actuellement emprisonnée en Biélorussie. "C'est notre héroïne", souligne-t-elle. "Elle est venue d'un pays sûr, la Suisse, parce qu'elle n'a pas pu ne pas participer. Et je voudrais appeler la Suisse à s'unir à nos efforts pour libérer Natalia et tous les autres."

"La population ne renonce pas"

Face à ceux qui estiment que la révolution initiée par la rue est désormais perdue, l'opposante assure que les manifestations ne font que se renforcer. "A chaque nouveau prisonnier, à chaque nouvelle personne enlevée dans la rue, la colère augmente", dit-elle.

"La population ne pourra plus accepter ce régime. Elle proteste, et pour le moment, on est en quête de nouvelles manières de montrer que l'on proteste. La population ressort dans la rue, mais de manière plus décentralisée, en petits groupes, en petits défilés dans les quartiers. La population ne renonce pas et elle va vaincre".

>> L'interview intégrale de Svetlana Tikhanovskaïa :

Interview intégrale de Svetlana Tikhanovskaia
Interview intégrale de Svetlana Tikhanovskaia / L'actu en vidéo / 12 min. / le 8 mars 2021

Erratum: dans la traduction, il fallait entendre OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe) à la place d'OTSC (Organisation du traité de sécurité collective).

A l'ONU, Svetlana Tikhanovskaïa a encore dit appeler à de nouvelles élections en septembre. Elle a demandé également que les Nations unies valident une investigation pour "crimes contre l'humanité". L'opposante se dit persuadée de pouvoir rentrer dans son pays "dans les prochains mois".

>>> Lire aussi: Svetlana Tikhanovskaïa: "Alexandre Loukachenko n’est pas légitime aux yeux des Biélorusses"

Propos recueillis par Philippe Revaz/oang avec ats

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