Elizabeth II a assuré le prince Harry et sa femme Meghan de son affection. Elle a promis de traiter "en privé" les accusations de racisme lancées par le couple, assurant les prendre "très au sérieux".
Les confessions explosives du duc et de la duchesse de Sussex à la star de la télévision américaine Oprah Winfrey, diffusées dimanche, ont plongé la monarchie dans une nouvelle crise rappelant l'époque de Lady Diana. Dans les années 1990, la mère d'Harry avait révélé en public ses déboires conjugaux puis était décédée en 1997 dans un accident de voiture, pourchassée par les paparazzis à Paris.
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Une communication exceptionnelle
Sous pression pour sortir de son silence, le palais de Buckingham a publié un communiqué au nom de la reine. C'est un fait rare, à la mesure du séisme secouant la famille royale. Cette dernière est notamment accusée de s'être montrée insensible face aux pensées suicidaires de Meghan. A travers un membre non nommé, elle se serait aussi interrogée sur la couleur de peau de leur futur enfant.
"Toute la famille est attristée d'apprendre à quel point ces dernières années ont été difficiles pour Harry et Meghan", indique le très court texte, soulignant que le couple et leur fils Archie "seront toujours des membres de la famille très aimés".
L'incompréhension de la famille royale
Installés depuis un an en Californie, l'ex-actrice américaine métisse Meghan Markle, 39 ans, et le prince Harry, 36 ans et sixième dans l'ordre de succession de la couronne, ont mis en cause une pression médiatique intenable, le racisme des médias britanniques et l'incompréhension de la famille royale face à leur situation pour expliquer leur retrait de la monarchie.
Ils ont dressé un portrait sombre de la "firme" qui a, selon Meghan, parfois émue jusqu'aux larmes, refusé l'aide qu'elle réclamait lorsqu'elle était en proie à des pensées suicidaires. Surtout, faisant couler beaucoup d'encre au Royaume-Uni, ils ont fait état de conversations au sein de la famille royale sur la couleur de peau qu'aurait leur fils Archie, aujourd'hui âgé de 22 mois, avant sa naissance.
Sur l'identité de la personne ayant posé cette question, le couple a tenu à faire savoir qu'il ne s'agissait ni de la reine Elizabeth II, 94 ans, ni de son mari le prince Philip, 99 ans, actuellement hospitalisé.
Les citoyens britanniques partagés
Les Britanniques se montrent divisés concernant le couple, auquel une partie de la presse reproche d'affaiblir la monarchie par intérêt personnel. Selon un sondage de l'institut YouGov, ils sont la même proportion (32%) à trouver qu'ils ont été traités justement ou injustement par la famille royale.
afp/oang
Des retombées "sur des générations"
Vue par 17 millions d'Américains puis 11 millions de téléspectateurs au Royaume-Uni, l'interview du couple fait écho à celle accordée par la princesse Diana en 1995, où elle avait stupéfait en levant le voile sur sa vie au sein de la monarchie.
"Les retombées (de l'interview) se feront sentir à travers les générations, comme pour celle de Diana", a prévenu sur ITV le biographe de Diana, Andrew Morton.