Les éruptions de ces dernières semaines rejettent à haut débit des laves suffisamment fluides pour former des jets plus ou moins continus. Et ces fontaines de lave, comme on les appelle, s'élèvent parfois à plus de 1000 mètres de hauteur.
Le sommet du volcan est évidemment interdit d'accès. Et c'est donc depuis la ville toute proche de Catane, dans une salle de contrôle, que les volcanologues le surveillent.
"Un très fort impact social"
Depuis le 16 février, l'Etna a connu 11 paroxysmes. Et à chaque fois, les volcanologues avertissent la protection civile. "Pour le moment, ce ne sont pas des phénomènes dangereux, qui sont mortels pour la population", assure le responsable du contrôle volcanique de Catane (INGV) mercredi dans le 19h30 de la RTS. "Mais cela a quand même un très fort impact social", souligne Giuseppe Salerno.
Plus que la lave, qui s'écoule dans une vallée inhabitée, ce sont les immenses nuages de sable volcanique qui posent problème à la population. Tous les villages se recouvrent de lapilli, petites pierres poreuses projetées par les volcans en éruption.
Une source de bien-être mais aussi de travail
Et au pied du volcan sicilien tout le monde balaie, même le prêtre du village de Giarre. "L'Etna est son nom géologique", rappelle Don Antonino. "Nous, on l'appelle simplement 'La Montagne'. Elle nous donne richesse et bien-être mais aussi, comme dans ce cas, beaucoup de travail".
La Sicile a proclamé l'état d'urgence et a débloqué un million d'euros pour aider les communes recouvertes de sable volcanique.
Surveillance en temps réel
L'Etna, plus grand volcan européen, est aussi le plus surveillé. "Aujourd'hui, 40 stations GPS transmettent des données toutes les deux secondes, en temps réel. Si la montagne s'ouvre, on peut regarder sur l'écran comment deux stations GPS s'éloignent l'une de l'autre" explique l'Allemand Boris Behncke, volcanologue à l'INGV.
Ce volcanologue allemand vit face au volcan. Il estime que le rythme actuel des éruptions représente une alerte pour la population. "On sait statistiquement que chaque 200-250 ans, il y a une éruption [via un cratère secondaire] à une profondeur de 1000 mètres en-dessous du niveau de la mer", rappelle-t-il. "Et aujourd'hui, on a déjà 350 ans depuis la dernière".
Valérie Dupont/oang
L'Islande dubitative face à une possible éruption
Les vulcanologues islandais tentent de percer les mystères d'une activité volcanique inhabituelle près de Reykjavík, dans une péninsule restée en sommeil pendant près de huit siècles.
Le petit mont volcanique Keilir et ses environs sont scrutés depuis plusieurs jours pour savoir si la lave va - ou non - sortir de terre. Cette forme conique un brin inquiétante est le premier relief que les touristes observent en arrivant de l'aéroport.
Des signes de réveil sont observés depuis plus d'un an dans le secteur, mais c'est un important séisme de magnitude 5,7 le 24 février qui a signalé un possible épisode majeur.
Seule certitude les vulcanologues: en cas d'éruption, il s'agirait d'une coulée de lave limitée et avec peu de cendres.