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Mexique: les narcotrafiquants en guerre

La présence policière ne suffit pas à endiguer la violence.
La présence policière ne suffit pas à endiguer la violence.
Quinze cadavres décapités ont été retrouvés en 2 jours au Mexique. Une découverte macabre, à l'image de la guerre que se livrent les cartels de la drogue. Les violences ont fait 2700 morts en 2008. Des manifs pacifistes devaient avoir lieu samedi.

Trois hommes décapités ont été découverts vendredi dans le
nord-est du Mexique, et un autre dans le nord du pays, victimes de
règlements de compte entre narcotrafiquants. La veille, douze
cadavres sans tête avaient été retrouvés près de Mérida, dans
l'Etat du Yucatán. Selon le journal, la police n'a pas retrouvé les
têtes des victimes.

Par ailleurs, la police municipale de Madère, dans l'Etat de
Chihuahua a indiqué vendredi avoir retrouvé les cadavres de deux
frères, déclarés enlevés depuis dix jours, dont l'un était
décapité. Cinq autres personnes ont également été exécutées dans
l'Etat de Chihuahua au cours des dernières heures.

L'année la plus meurtrière

Torture, décapitation, fusillade, assassinat, enlèvement : pas
un jour ne passe au Mexique sans que la guerre que se livrent les
cartels de la drogue n'apporte son lot de victimes.



Les violences entre narcotrafiquants ont déjà coûté la vie à
environ 2700 personnes au Mexique depuis le début de l'année. Le
président conservateur Felipe Calderon, arrivé au pouvoir en
décembre 2006, a lancé une offensive contre les trafiquants de
drogue en déployant dans le pays plus de 36'000 militaires et
policiers.



Selon le journal, depuis le début de cette offensive, le nombre de
morts violentes a doublé, passant de 1410 en 2006, à 2673 en 2007,
pour atteindre 2682 en moins de huit mois en 2008.

Policiers et politiciens visés

Un responsable policier mexicain, commandant de l'unité de
Trafic et contrebande de la Police fédérale préventive, et son
garde du corps ont été assassinés en juin. Le mois précédent, deux
responsables de la police fédérale ont été tués à Mexico et sept
policiers abattus par des trafiquants de drogue, dans une embuscade
à Culiacan, dans l'Etat de Sinaloa (nord-ouest).



Le gouverneur de l'Etat de Chihuahua, José Reyes, a reçu des
menaces de mort du cartel de Sinaloa, une des mafias de la drogue
qui opère au Mexique. Deux banderoles, dont l'une disait "tu vas
mourir car tu es un traître", ont été déroulées dans la capitale
Chihuahua, frontalière des Etats-Unis. L'autre banderole accusait
le gouverneur de soutenir le cartel de Juarez, rival de celui de
Sinaloa.

Un bilan macabre

La violence liée essentiellement au trafic de drogue a déjà fait
2682 morts en 2008 au Mexique (selon le dernier bilan du 16 août),
soit plus que les 2673 assassinats enregistrés en 2007, affirme
samedi le quotidien "El Universal".



L'Etat de Chihuahua (nord), frontalier avec les Etats-Unis, est le
plus violent du pays avec un total de 1026 victimes, soit 38,2% du
total. En 30 jours, du 15 juillet au 15 août, 326 assassinats y ont
été enregistrés.



A Ciudad Juarez, la ville frontière qui fait face à El Paso aux
Etats-Unis, la guerre que se livrent les cartels de drogue a fait
780 morts en 2008.



Plus de 100 assassinats ont été enregistrés dans les Etats de
Sinaloa (nord-ouest), Basse Californie (nord-ouest), Durango
(nord-ouest), Guerrero (ouest) et Michoacan (ouest).



agences/sbo/mej

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Des manifs pour mettre fin à la violence

Les Mexicains s'apprêtaient samedi à manifester en masse contre la criminalité, les enlèvements et la corruption policière dans quelque 70 villes du pays, avec des dizaines de milliers de personnes attendues pour une "marche blanche" dans la capitale.

La violence a explosé dans le pays depuis que le président conservateur Felipe Calderon, arrivé au pouvoir en décembre 2006, a lancé une offensive contre les trafiquants de drogue en déployant dans le pays plus de 36'000 militaires et policiers, sans toutefois parvenir à endiguer la violence.

Les manifestants de samedi réclament des autorités des mesures plus efficaces contre cette violence, liée essentiellement au trafic de drogue.

Aide des Etats-Unis

En juin dernier, le sénat américain a approuvé un plan anti-drogue d'assistance sur trois ans de 1,6 milliard de dollars destiné au Mexique, à l'Amérique centrale et aux pays caribéens, appelé "Initiative de Mérida".

Le sénateur de la majorité républicaine Harry Reid a qualifié cette mesure de "fondamentale". "Le Mexique et les Etats-Unis ont un problème commun et nous devons avoir une solution commune", a-t-il dit.