Dans un rapport récent, l'OMS et le Conseil mondial des infirmières (CII) estiment que deux millions et demi d'infirmières et d'infirmiers pourraient quitter leur métier en raison de la charge liée au coronavirus.
La crise sanitaire accentue une tendance qui s'observe depuis des années. Le monde est en effet entré dans la pandémie alors qu'une pénurie d'environ six millions de professionnels existait déjà et que les systèmes de santé étaient mal préparés à l'urgence mondiale.
La présidente du CII, Annette Kennedy, se dit "profondément préoccupée par l'état de la profession infirmière, par les traumatismes mentaux et physiques subis au cours de l'année écoulée et par les nombreuses personnes qui risquent de souffrir de stress post-traumatique". "Il n'est pas surprenant que tant de nos collègues affectés estiment ne plus pouvoir continuer à exercer des fonctions qu'ils et elles apprécient", ajoute la responsable.
>>Écouter le reportage de La Matinale qui a suivi une infirmière des soins intensifs aux HUG lors de la crise sanitaire:
"Depuis la crise sanitaire, on ne vient pas au boulot avec le même état d’esprit"
Le stress et le manque de ressources poussent la main d'oeuvre infirmière à quitter la profession, alors qu'au moins 3000 infirmières et infirmiers sont décédés du Covid, alerte le CII.
Causes multiples
La surcharge de travail et les moyens limités ne sont cependant pas les seuls problèmes de cette pénurie. Le fédération internationale pointe du doigt deux autres causes: la violence à laquelle est parfois confronté le personnel soignant et la limitation des déplacements en raison des restrictions liées à la pandémie.
Le monde infirmier dépend souvent de personnel étranger qui ne peut plus se déplacer aussi facilement depuis une année. Cette situation incite le Conseil mondial des infirmières à mettre en place des politiques pour être davantage autosuffisant en personnel infirmier.
La fédération appelle en outre les gouvernements à ne pas seulement recruter du nouveau personnel, mais également à prendre des mesures pour éviter l'exode du personnel infirmier expérimenté.
Vincent Stocklin avec ats/iar