En Haïti, trente-sept décès ont été enregistrés mercredi soir
dans le département de l'Artibonite, dont 21 dans la ville des
Gonaïves et 7 dans les villes voisines de Saint-Marc et de Gros
Morne, a indiqué la protection civile haïtienne.
Dans l'ouest du pays, on dénombre 12 morts, dont deux à
Port-au-Prince, la capitale. Douze autres personnes ont été tuées
dans le sud du pays, dont l'une dans le département des Nippes, a
ajouté la protection civile.
Gonaïves sous les eaux
Les Gonaïves, ville située à 152 km au nord de Port-au-Prince,
se trouvait toujours sous les eaux mercredi soir et au moins 25'000
personnes ont été accueillies dans des abris provisoires, après les
très sévères inondations provoquées lundi et mardi par Hanna.
Des vivres et des médicaments ont été acheminés pour venir au
secours de milliers de personnes bloquées depuis trois jours sur
les toits des maisons, selon la protection civile. La Mission de
l'ONU pour la stabilisation en Haïti (Minustah) a conduit plusieurs
opérations de secours en hélicoptère sur la ville permettant de
sauver des vies.
Le principal hôpital des Gonaïves est inondé, a indiqué un
médecin. «Les malades sont regroupés dans une seule salle. La
situation est critique», a-t-il déploré sur Radio Vision 2000 à
Port-au-Prince. D'autres villes d'Haïti ont été également balayées
par Hanna, causant de nombreux dégâts.
Appel à l'aide internationale
Des centaines de maisons ont été détruites, des ponts se sont
effondrés et des routes ont été coupées, isolant certaines régions.
Le président haïtien René Préval a exprimé sa «douleur» mardi soir.
Il a appelé l'aide de la communauté internationale.
Traumatisés par le souvenir de la tempête tropicale Jeanne, qui
avaient fait 3000 morts aux Gonaïves il y a quatre ans, les
habitants craignent une réédition de cet événement meurtrier.
Cette saison, Haïti a déjà subi un très lourd tribut avec
l'ouragan Gustav, qui a fait 77 morts il y a huit jours et la
tempête tropicale Fay, qui a fait une quarantaine de victimes il y
a deux semaines.
afp/sbo
L'ouragan Ike passe en catégorie 4
Haïti entrevoit également la menace, encore lointaine, du cinquième ouragan de la saison, Ike, qui est passé mercredi en catégorie 4 sur une échelle de 5, a annoncé mercredi le Centre national des ouragans (NHC) de Miami.
Mercredi soir, Ike se trouvait en plein océan Atlantique, à plus de 1000 km à l'est d'Haïti, et se déplaçait à la vitesse de 30 km/h vers l'ouest, avec des vents soufflant à 216km/h.
Il est toutefois encore «trop tôt pour déterminer si des zones terrestres seront affectées par Ike», a précisé le NHC.
Hanna était un ouragan de catégorie 1 lors de son passage en Haïti. Il a été rétrogradé en tempête tropicale mardi matin en se dirigeant vers les Bahamas, où il menaçait de se transformer de nouveau en ouragan d'ici jeudi.
Le gouvernement des Bahamas a émis mercredi soir une alerte et des abris ont été mis en place pour accueillir la population.
En République dominicaine, plus de 10'000 personnes ont été évacuées à la suite des pluies et inondations consécutives au passage de la tempête tropicale Hanna, actuellement positionnée sur la côte nord-est du pays, ont annoncé mercredi les autorités.
Force de l'ONU en Haïti jusqu'en 2009?
Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, recommande le renouvellement pour un an du mandat de la force de l'ONU en Haïti. Dans un rapport publié mercredi, il déplore les retards subis depuis avril dernier par le processus de stabilisation.
Placée sous commandement brésilien, la Minustah, qui compte actuellement 7105 militaires et 1935 policiers, est présente depuis la mi-2004 en Haïti, pays de 8 millions d'habitants, le plus pauvre du continent américain, qui peine à se remettre de vingt ans de crises meurtrières.