L'Iran accuse la Suisse de violations massives des droits humains
L'Iran soutient les rebelles Houthis au Yémen qui sont eux opposés au gouvernement soutenu par une coalition internationale menée par l'Arabie saoudite et qui comprend notamment Bahreïn, le Qatar, le Koweït, les Emirats arabes unis ou l'Egypte. Or la Suisse vend du matériel de guerre à Riyad et plusieurs de ses alliés dans ce conflit.
>> Lire aussi : "Au Yémen, les Houthis et l'Iran contre le reste du monde"
L'Iran, où la Suisse a un mandat important de représentation des intérêts américains, a estimé devant l'instance onusienne que Berne dénonce souvent les violations dans d'autres pays sans regarder les siennes.
Plus de 10 millions vers l'Arabie saoudite
Selon les chiffres publiés par le Secrétariat d’Etat à l’économie (SECO) le 9 mars, en 2020, les exportations suisses vers l'Arabie saoudite ont atteint 10,2 millions de francs, 4,6 millions vers le Bahreïn, 2,3 millions vers les Emirats arabes, 108'000 francs vers le Qatar et 33'000 francs vers le Koweït.
L'an dernier, les cinq plus grands pays importateurs de matériel de guerre helvétique ont été le Danemark, avec des livraisons d’une valeur de 160,5 millions de francs, suivi de l’Allemagne (111,8 millions), de l’Indonésie (111,6 millions), du Botswana (84,9 millions) et de la Roumanie (59,2 millions). Suivent les Etats-Unis (43,8 millions), le Brésil (30,2 millions) et Oman (29, 5 millions). La France apparaît plus bas dans le classement (19,1 millions).
En tout, 37,5% des livraisons effectuées en 2020 ont concerné des véhicules blindés, 22,5% des munitions et leurs composants 16,9% du matériel de conduite de tir, 11,6% des armes de tout calibre et 4,1% des composants pour avions de combat. Les 7,4% restants sont répartis entre sept autres catégories de matériel de guerre.
>> Ecouter le 12h30 du 9 mars sur la hausse des ventes de matériel de guerre :
cab avec ats
Coalition engagée depuis 2015
Partis en 2014 de leur bastion du nord du Yémen, les rebelles ont pris le contrôle de vastes régions, dont la capitale Sanaa. Issus de l'importante minorité zaïdite, ils s'estimaient marginalisés par le gouvernement central.
La guerre au Yémen a fait des dizaines de milliers de morts et des millions de déplacés, d'après les ONG, et entraîné la pire crise humanitaire actuelle au monde selon l'ONU.
La coalition menée par l'Arabie saoudite soutient militairement le gouvernement yéménite depuis 2015.
Les rebelles sont eux soutenus par l'Iran, grand rival région de Ryad. Mais Téhéran dément fournir des armes aux Houthis.