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Appel à poursuivre la mobilisation contre la junte en Birmanie

Birmanie: les manifestations toujours violemment réprimées
Birmanie: les manifestations toujours violemment réprimées / 12h45 / 1 min. / le 14 mars 2021
Les députés de l'opposition à la junte militaire en Birmanie, regroupés dans un "parlement fantôme", ont appelé les protestataires à poursuivre leur mobilisation "avec invincibilité" contre le coup d'Etat. Au moins 18 personnes y ont trouvé la mort ce dimanche.

Ces parlementaires - dont beaucoup sont dans la clandestinité - ont formé un "parlement fantôme" nommé Comité pour représenter le Pyidaungsu Hluttaw (CRPH), les mots birmans pour désigner l'organe législatif, afin de dénoncer le régime militaire.

Il a publié plusieurs déclarations depuis sa formation, mais le mouvement pro-démocratie semble en grande partie sans chef, avec des rassemblements quotidiens organisés par des militants locaux.

De son côté, la junte, qui s'est baptisée Conseil d'administration de l'Etat, a prévenu que la formation du CRPH s'apparentait à une "haute trahison", passible d'une peine maximale de 22 ans de prison.

Au moins 18 morts ce dimanche

Depuis la prise du pouvoir par la junte militaire le 1er février, des manifestations se poursuivent quotidiennement pour réclamer le retour de la démocratie et la libération d'Aung San Suu Kyi. Elles sont durement réprimées par les forces de l'ordre, avec des gaz lacrymogènes, des balles en caoutchouc mais également des balles réelles.

La répression a fait au total plus de 80 morts, estime un groupe local qui comptabilise les victimes, dont au moins 18 sur la seule journée de dimanche. Il s'agit de l'un des bilans journaliers les plus lourds depuis la prise du pouvoir par la junte.

Loi martiale

A partir de ce dimanche soir, la junte au pouvoir a imposé la loi martiale dans deux communes de l'agglomération de Rangoun, la capitale.

Ainsi, l'autorité administrative et judiciaire revient dorénavant au commandant régional de Rangoun, "afin d'assurer la sécurité, de maintenir l'Etat de droit et la tranquillité plus efficacement", selon le présentateur du journal télévisé birman.

afp/lan

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L'ONU dénonce "le bain de sang"

L'émissaire de l'ONU pour la Birmanie, Christine Schraner Burgener, a "vigoureusement" dénoncé dimanche "le bain de sang" en cours dans ce pays. "La communauté internationale, et notamment les acteurs régionaux, doivent s'unir en solidarité avec le peuple birman et ses aspirations démocratiques", a-t-elle ajouté.

La diplomate a précisé avoir reçu "personnellement de la part de contacts en Birmanie des comptes-rendus bouleversants sur des meurtres, des violences contre les manifestants, et la torture de prisonniers pendant le week-end".