Malgré la répression meurtrière de la veille, des contestataires sont redescendus dans les rues lundi et c'est dans le centre du pays que le nombre des personnes tuées a été le plus élevé. Six personnes, dont une femme, ont été abattues et seize personnes blessées à Myingyan, a dit à l'AFP un habitant de cette localité.
Egalement dans le centre, à Aunglan, "deux hommes ont été tués par balle", l'un visé à la tête et l'autre à la poitrine, et "six autres ont été blessés", a déclaré à l'AFP un témoin. La télévision d'Etat a pour sa part confirmé lundi qu'un policier avait été tué à Bago, au nord-est de Rangoun, au cours d'une manifestation.
Au total, "au moins 138 manifestants pacifiques" ont été tués depuis le coup d'Etat, a affirmé lundi le porte-parole du secrétaire général de l'ONU, citant les chiffres du Haut-commissariat aux droits de l'Homme. Il a dénoncé un "week-end de bain de sang", avec "38 personnes tuées hier" (dimanche), et "18 tuées samedi".
Inquiétude chinoise
La tension a été particulièrement forte dimanche à Hlaing Tharyar, une banlieue industrielle de Rangoun. Des assaillants y ont incendié plusieurs usines chinoises et 22 protestataires ont été abattus par les forces de l'ordre.
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La Chine s'est dite lundi "très préoccupée" pour la sécurité de ses citoyens en Birmanie, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Zhao Lijian. Il a exhorté les autorités birmanes à prendre des mesures pour "éviter résolument que de tels incidents ne se reproduisent".
ats/fgn
Audience reporté
La riposte de l'armée se poursuit sur le terrain judiciaire: l'AAPP recense désormais plus de 2000 arrestations dont Aung San Suu Kyi, 75 ans, toujours détenue au secret. L'ex-cheffe du gouvernement civil devait comparaître en vidéoconférence dans la matinée, mais l'audience a du être reportée faute de connexion internet, a indiqué à l'AFP son avocat Khin Maung Zaw. Elle se tiendra le 24 mars.
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La prix Nobel de la paix 1991 est poursuivie pour au moins quatre chefs d'accusation: importation illégale de talkies-walkies, non respect des restrictions liées au coronavirus, violation d'une loi sur les télécommunications et incitation aux troubles publics. L'armée l'accuse aussi de corruption en affirmant qu'elle a perçu 600'000 dollars et plus de 11 kilos d'or de pots-de-vin.