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Hommages aux dizaines de manifestants tués en Birmanie

La répression s’accentue en Birmanie
La répression s’accentue en Birmanie / Forum / 2 min. / le 16 mars 2021
Les hommages ont afflué mardi lors des funérailles de dizaines de manifestants pro-démocratie tués ces derniers jours en Birmanie. Des centaines de personnes sont également portées disparues depuis le coup d'Etat du 1er février, selon l'ONU.

D'après l'Association d'assistance aux prisonniers politiques, plus de 180 civils ont été tués par les forces de sécurité depuis le coup d'Etat contre Aung San Suu Kyi et le bilan s'est considérablement alourdi ces derniers jours.

La junte, sourde aux multiples condamnations internationales, semble plus déterminée que jamais à réprimer la contestation.

>> Regarder le sujet du 12h45 sur la répression des manifestations en Birmanie :

Birmanie: les manifestations toujours violemment réprimées
Birmanie: les manifestations toujours violemment réprimées / 12h45 / 1 min. / le 14 mars 2021

Un climat de peur

Mardi, quelques rassemblements épars ont été organisés mais les manifestants étaient peu nombreux, beaucoup de Birmans ayant peur de descendre dans les rues. Un jeune protestataire a tout de même été tué dans la ville de Kawlin (centre) "touché par un tir mortel à l'abdomen", selon un secouriste.

Dans le même temps, les Birmans ont rendu hommage aux "martyrs" tombés sous les balles, notamment dimanche, journée de répression la plus sanglante depuis le 1er février avec 74 morts.

Des centaines d'étudiants en médecine ont participé à Rangoun aux funérailles d'un des leurs, âgé de 18 ans. En blouse blanche, ils ont fait le salut à trois doigts devant son cercueil, en signe de résistance, scandant "notre révolution doit l'emporter".

Des Birmans rendent hommage à Khant Nyar Hein, jeune étudiant en médecine, tué lors d'une manifestation. [Reuters - STRINGER]
Des Birmans rendent hommage à Khant Nyar Hein, jeune étudiant en médecine, tué lors d'une manifestation. [Reuters - STRINGER]

Un dernier adieu à également été rendu à plusieurs manifestants tués à Hlaing Tharyar, une banlieue industrielle de Rangoun. Sur les réseaux sociaux également, les messages ont afflué: "Paix à nos héros", "Que leurs âmes reposent en paix".

Exode des habitants de Rangoun

Plusieurs usines chinoises ont été incendiées dimanche dans la ville Rangoun. Les forces de sécurité s'étaient alors déployées en nombre, ouvrant le feu et tuant des dizaines de contestataires. La loi martiale avait ensuite été décrétée.

Face à ces violences, des habitants de Hlaing Tharyar ont décidé de fuir mardi, entassant leurs affaires et leurs animaux de compagnie dans des camions, des tuk-tuks ou sur des deux-roues.

Désormais, toute personne interpellée à Hlaing Tharyar, et dans les cinq autres cantons de Rangoun où la loi martiale a été instaurée, risque d'être renvoyée devant un tribunal militaire, avec une peine minimale de trois ans de travaux forcés.

afp/iar

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Des conséquences économiques

La violence politique des six dernières semaines en Birmanie a de plus en plus d'impact sur la fragile économie du pays.

De nombreux fonctionnaires sont toujours en grève, affectant plusieurs secteurs.

Le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations Unies a d'ailleurs mis en garde mardi contre "la hausse des prix des denrées alimentaires et des carburants" qui va rapidement impacter les plus pauvres.

Le prix de l'huile de palme, de consommation courante dans ce pays d'Asie du Sud-Est, a notamment bondi de 20% dans la région de Rangoun depuis le coup d'Etat, tandis que celui du carburant a augmenté de 15% au niveau national, selon l'organisme d'aide alimentaire.

Sanctions européennes

L'Union européenne doit approuver lundi prochain des sanctions contre les responsables du coup d'Etat en Birmanie, a déclaré le ministre français des Affaires étrangères. Des sanctions qui suspendront toutes les aides financières et viseront les intérêts économiques de ceux qui sont impliqués dans ce coup d'Etat, a-t-il précisé.