Le tribunal de première instance de Sapporo (nord) a déclaré que le fait de ne pas reconnaître le mariage gay était contraire à l'article 14 de la Constitution japonaise, qui stipule que "tous les citoyens sont égaux devant la loi".
Cette décision devrait accentuer la pression sur les parlementaires japonais en vue d'une légalisation du mariage pour tous, mais le chemin risque encore d'être long.
Fortes réticences
Le pouvoir au Japon, contrôlé par le Parti libéral-démocrate (PLD), une formation de droite conservatrice, freine des quatre fers sur la question depuis des années.
Ce sujet "concerne les fondations de la famille dans ce pays et doit être considéré avec une extrême prudence", avait ainsi déclaré le Premier ministre Yoshihide Suga le mois dernier.
L'Etat estime que les unions de même sexe ne sont "pas prévues" par la Constitution. Celle-ci se borne toutefois à souligner à propos du mariage la nécessité d'un consentement mutuel des deux sexes, ce qui laisse la place à beaucoup d'interprétation.
Plusieurs actions en justice
Le jugement de Sapporo est le premier à être rendu dans le cadre d'actions en justice contre l'Etat engagées par une dizaine de couples homosexuels en 2019.
Le Japon est le dernier pays du G7 (le regroupement informel des sept économies mondiales les plus avancées est composé de l'Allemagne, du Canada, des États-Unis, de la France, de l'Italie, du Japon et du Royaume-Uni) à ne pas reconnaître les unions de même sexe. En Asie, seul Taïwan autorise le mariage pour tous (depuis 2019), mais la Thaïlande pourrait bientôt l'imiter.
afp/cab