"Je note que le résultat de cette élection est que les électeurs des Pays-Bas ont donné à mon parti un vote de confiance massif", a déclaré Mark Rutte à des journalistes dans le Parlement à La Haye. Cette victoire du parti libéral devrait lui permettre de diriger sa quatrième coalition gouvernementale. Au pouvoir depuis 2010, Mark Rutte a assuré avoir "de l'énergie pour encore dix ans".
Les progressistes gagnent du terrain
Les dernières estimations, publiées peu avant 01h00 jeudi matin, créditaient les libéraux de 35 sièges sur les 150 de la chambre basse du parlement, contre 33 dans l'assemblée sortante, et attribuaient 26 sièges à D66 (centre gauche) et 18 au Parti pour la liberté (PVV) du député anti-islam Geert Wilders, avec lequel les principales formations ont d'ores et déjà exclu de former une coalition.
Deuxième plus grand parti du pays avant ces élections, le PVV perdrait trois sièges, un résultat décevant pour son leader qui a déclaré devant les journalistes avoir "espéré plus".
Avec 26 sièges, soit 7 supplémentaires, les progressistes pro-européens du D66 remporteraient la plus grande victoire de l'histoire du parti, emmenés par la ministre du Commerce extérieur et de la Coopération pour le développement, Sigrid Kaag.
"Je vois la confiance que nous avons reçue comme une confirmation que nous sommes le seul parti progressiste à avoir exercé une influence ces dernières années", a-t-elle déclaré.
Une participation record
Mark Rutte a indiqué jeudi matin que les négociations pour former un nouveau gouvernement allaient débuter dans la journée. Il est probable, a-t-il estimé, qu'elles se feront avec le D66 et le CDA (chrétiens-démocrates) du ministre des Finances Wopke Hoekstra, qui obtiendrait 14 sièges.
Le PvdA (sociaux-démocrates) récolterait 9 sièges et les écologistes de Groenlinks et la gauche radicale du SP 8 sièges chacun.
Le parti du populiste Thierry Baudet, le Forum pour la démocratie, ferait une bonne affaire en remportant également 8 sièges, contre 2 actuellement.
Le taux de participation s'avère historique, chiffré à 82,6% selon un sondage à la sortie des urnes mené par Ipsos à la demande du média public NOS.
Scrutin aménagé sur trois jours
Un nombre record de 37 partis se disputaient 150 sièges à la chambre basse du Parlement, dans un paysage politique fragmenté qui oblige à des coalitions complexes.
Ces législatives avaient été aménagées à cause du Covid-19, notamment en se déroulant sur trois jours. Elles étaient considérées comme un test de la gestion de l'épidémie par le gouvernement actuel.
Les urnes se trouvaient dans des endroits inhabituels tels que le musée Van Gogh à Amsterdam, des hôtels, des gares, des églises et des centres de tests aux quatre coins des Pays-Bas.
ats/sjaq/oang
Premier ministre "Téflon"
Surnommé le Premier ministre "Téflon" pour sa capacité à sortir indemne des crises politiques, Mark Rutte a pourtant été contraint de démissionner en janvier derfnier après que des milliers de parents ont été accusés à tort de fraude aux allocations familiales.
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Son gouvernement est toutefois resté en place pour s'occuper des affaires courantes.