Le rapport avait pour but d'évaluer la façon dont la hiérarchie a pu étouffer ces affaires de violences sexuelles.
Selon le document de quelque 800 pages, plus de la moitié des sévices concernait des enfants de moins de 14 ans, principalement des garçons, a précisé jeudi lors d'une conférence de presse l'avocat mandaté Björn Gercke.
Le rapport dédouane également de toute faute le cardinal Rainer Maria Woelki, soupçonné d'avoir voulu dissimuler l'ampleur des abus. La gestion par cet ecclésiastique de ce dossier très sensible provoque depuis des mois une grave crise dans le plus grand diocèse d'Allemagne.
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Conservateur au sein de l'Eglise, le cardinal Woelki n'avait pas exclu de démissionner s'il était mis en cause.
Mouvement d'indignation
Il avait provoqué un tollé l'an passé en refusant de rendre public un premier rapport réalisé à sa demande par un autre cabinet d'avocat de Munich, invoquant des manquements et problèmes de protections des données.
La décision a suscité l'exaspération des victimes, la fuite en masse de fidèles dans son diocèse et l'incompréhension de ses pairs. En conséquence, le cardinal avait demandé en octobre dernier ce nouveau rapport de l'avocat de Cologne, Björn Gercke.
C'est "la plus grande crise que l'Eglise a jamais vécue", avait estimé Tim Kurzbach, président du conseil diocésain de Cologne qui rassemble ecclésiastiques et laïcs.
La communication du cardinal avait en outre été jugée désastreuse fin février par le chef de l'assemblée des évêques Georg Bätzing, dans une critique inhabituellement sévère.
Des premières sanctions ont été prises à la suite de la publication du rapport jeudi matin. Deux membres du diocèse de Cologne ont été suspendus pour leur comportement. D'autres mesures devraient être annoncées la semaine prochaine.
ats/iar