Un an après l’accord signé entre Washington et les talibans, qui n’a pas apporté de résultats rapides, la Russie tente de s’imposer comme un médiateur clé dans le conflit en Afghanistan. Les délégations des deux parties afghanes se sont retrouvées à Moscou jeudi matin, en compagnie de représentants russes, américains, chinois et pakistanais. L’Union européenne, elle, n’a pas été conviée.
Les discussions sont organisées parallèlement à celles qui ont commencé en septembre dernier à Doha, au Qatar, et à celles que la Turquie veut accueillir en avril à Istanbul.
En quête d'un accord avant le 1er mai
Cette rencontre intervient à l'heure où les efforts se multiplient pour aboutir à un accord de paix avant le 1er mai, quand les Etats-Unis doivent théoriquement retirer tous leurs militaires d'Afghanistan. Cette date a cependant été remise en cause mercredi par le président Joe Biden, qui estime le délai "difficile" à tenir. Les talibans l'ont aussitôt mis en garde contre tout retard.
Washington a proposé aux belligérants afghans la formation d'un gouvernement de transition incluant les talibans. Mais cette idée, soutenue par Moscou, a pour l'instant reçu un accueil peu enthousiaste de la part du pouvoir en place à Kaboul.
Après avoir reçu les différentes délégations, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a appelé Washington et les talibans à "rester attachés aux dispositions de l'accord" conclu par l'administration de l'ex-président Donald Trump en février 2020 au Qatar.
Inquiétudes sur le retrait américain
Le texte prévoit le retrait des soldats américains d'ici au 1er mai 2021 en échange de garanties sécuritaires et d'un engagement des talibans à discuter avec Kaboul.
Les violences se sont intensifiées ces derniers mois dans tout l'Afghanistan, malgré les pourparlers. Dans ce contexte, le départ des Etats-Unis inquiète le gouvernement en place à Kaboul, dont l'autorité est contestée ou mise à mal sur plus de la moitié du territoire.
L'armée américaine ne compte plus, depuis le début de l'année, que 2500 hommes sur le territoire afghan, son plus bas niveau depuis 2001 et son intervention après les attentats du 11-Septembre.
afp/oang