La quantité de fumée dégagée par les feux australiens est comparable à celle entraînée par l'éruption du Mont Pinatubo en 1991 aux Philippines, la deuxième plus grosse éruption au 20ème siècle.
La fumée "a quitté l'Australie par l'est, et est revenue sur l'Australie depuis l'ouest au bout de deux semaines, c'est incroyable", a confié Ilan Koren, l'un des deux co-auteurs de l'étude et professeur au Weizmann Institute of Science en Israël. "Je n'ai jamais vu une telle injection de fumée dans la stratosphère", a-t-il ajouté, se disant très surpris de ces résultats.
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Plusieurs facteurs expliquent cette diffusion massive
La stratosphère est la deuxième couche constituant l'atmosphère, au-dessus de la troposphère, dans laquelle nous vivons).
La fumée a atteint cette hauteur à cause d'une combinaison de trois facteurs, selon l'étude: tout d'abord, l'intensité des feux. Ensuite, le fait qu'une partie d'entre eux ait été située très au sud, là où la limite entre la troposphère et la stratosphère est plus basse. Enfin, car ils se situaient également près d'une région de fortes tempêtes, ce qui a contribué à élever les fumées en altitude.
Le fait qu'elles aient atteint cette hauteur est crucial: dans l'atmosphère basse, la fumée ne subsiste que quelques jours ou semaines. "Mais lorsqu'elle atteint la stratosphère, elle reste entre plusieurs mois ou années", explique Ilan Koren.
De plus, les vents y sont plus forts, ce qui a pour conséquence de diffuser la fumée loin et vite. "Ce qu'on obtient, c'est une fine couverture de fumée qui couvre tout l'hémisphère sud pendant de nombreux mois", résume Ilan Koren, qui estime qu'une partie de ces fumées subsistent "très probablement" en partie encore aujourd'hui.
afp/boi
Un double effet de froid et de chaud
Cette couche de fumée a pour principal effet de refléter et renvoyer une partie du rayonnement solaire: "Cela a clairement un effet refroidissant", notamment sur les océans situés en dessous, dit le chercheur. Avec potentiellement de lourdes conséquences, par exemple sur les algues qui font de la photosynthèse, particulièrement présentes dans l'hémisphère sud, ajoute-t-il.
Par ailleurs, une partie du rayonnement peut-être absorbé par la fumée, et provoquer au contraire un réchauffement localisé, dont les conséquences "ne sont pas encore claires".