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Exode massif à Rangoun face à la répression de la junte birmane

Route encombrée de véhicules fuyant Rangoun et les violences, 16.03.2021. [AFP]
Exode massif à Rangoun face à la répression de la junte birmane / Le Journal horaire / 43 sec. / le 19 mars 2021
Des habitants de Rangoun fuyaient en nombre, vendredi, la principale ville de Birmanie où la junte intensifie sa répression meurtrière. La Thaïlande voisine se prépare à un afflux de réfugiés.

Deux des cinq millions d'habitants de Rangoun, la capitale économique, sont soumis à la loi martiale. Et certains quartiers ont sombré dans le chaos, des manifestants lançant des projectiles et des bombes à essence sur l'armée et la police, ces dernières tirant à balles réelles.

Conséquence de ces violences, l'exode s'intensifie. Un des principaux axes pour sortir de la ville était totalement congestionné vendredi de véhicules pleins à craquer, les habitants entassant leurs affaires jusque sur les toits, d'après des images diffusées par un média local.

Sur les réseaux sociaux, beaucoup d'internautes encourageaient la population à partir car "la situation dans la ville est effrayante", mais certains les imploraient de rester par "solidarité".

La Thaïlande prête à recevoir des réfugiés

De l'autre côté de la frontière, les autorités thaïlandaises se préparent à recevoir un afflux de réfugiés. "Nous sommes en mesure d'en accueillir de 30 à 50'000", a indiqué le gouverneur de la province de Tak.

Quelque 90'000 réfugiés birmans vivent déjà le long de la frontière poreuse de 1800 kilomètres qui séparent les deux pays, après avoir fui des décennies de guerre civile entre l'armée et des factions rebelles. Des Birmans ont également gagné ces dernières semaines l'Inde voisine.

Vague continue d'arrestations

Les forces de sécurité birmanes, elles, poursuivent sans relâche leur répression. Les arrestations s'enchaînent, avec plus de 2200 personnes interpellées depuis le coup d'Etat, notamment au sein du parti d'Aung San Suu Kyi, la Ligue nationale pour la démocratie (LND).

Vendredi, au moins deux manifestants ont été abattus dans le centre du pays, d'après un employé des pompes funèbres qui craint un bilan plus lourd.

Près de 230 civils ont été tués à travers le pays depuis le coup d'Etat militaire du 1er février qui a renversé Aung San Suu Kyi. Mais le bilan pourrait être beaucoup plus lourd, des centaines de personnes arrêtées ces dernières semaines étant détenues au secret et portées disparues.

>> Lire aussi : La junte birmane lance de nouvelles accusations contre Aung San Suu Kyi

afp/oang

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Un correspondant de la BBC porté disparu

Un journaliste birman du service local de la BBC à Rangoun est "porté disparu" après avoir été emmené par des hommes non identifiés vendredi, a annoncé la BBC.

"Nous sommes très inquiets à propos de notre reporter Aung Thura, qui a été emmené par des hommes non identifiés", a indiqué le média britannique sur son compte twitter officiel.