La Convention d'Istanbul de 2011 oblige les gouvernements à adopter une législation réprimant la violence domestique et les abus similaires, y compris le viol conjugal et la mutilation génitale féminine.
Pour les conservateurs turcs, la charte nuit à l'unité familiale, encourage le divorce et ses références à l'égalité sont utilisées par la communauté LGBT pour être mieux acceptée dans la société.
Vaine pression des manifestantes
Cette décision a suscité une vague de colère en Turquie: plusieurs milliers de personnes ont manifesté pour demander au président Erdogan de revenir sur sa décision.
"Annule ta décision, applique le traité!", ont scandé des milliers de femmes et d'hommes réunis dans le district de Kadiköy, à Istanbul. Les manifestants et manifestantes brandissaient des portraits de femmes assassinées et des pancartes sur lesquelles on pouvait notamment lire: "Ce sont les femmes qui gagneront cette guerre".
Le principal parti d'opposition CHP a aussi critiqué cette décision. Sa vice-présidente chargée des droits humains Gokce Gokcen a tweeté que l'abandon de cette Convention signifiait "laisser les femmes être tuées".
La violence domestique et le féminicide restent un problème grave en Turquie. Selon le groupe de défense des droits We Will Stop Femicide, 300 femmes ont été assassinées l'année dernière.
afp/oang
Une "nouvelle dévastatrice"
Ce retrait de la Convention d'Istanbul sur la protection des femmes est "une nouvelle dévastatrice" a affirmé la Secrétaire générale de l'institution européenne Marija Pejcinovic Buric.
"Cette décision compromet la protection des femmes en Turquie, dans toute l'Europe et au-delà", a-t-elle craint, soulignant que la Convention d'Istanbul couvre 34 pays européens et est largement considérée comme l'étalon-or des efforts internationaux visant à protéger les femmes et les filles de la violence".