"Je suis fier d'annoncer que demain, au 58e jour de notre mandat, nous aurons atteint mon objectif de 100 millions d'injections (...). Cela représente plusieurs semaines d'avance sur le calendrier", a lancé cette semaine le président de la première puissance mondiale.
"L'heure est à l'optimisme", a-t-il ajouté depuis la Maison Blanche, au moment où nombre de pays, notamment européens, peinent à passer à la vitesse supérieure.
De pays le plus meurtri à roi de la vaccination
Détenteurs du triste record du nombre de morts dû au Covid, avec plus de 540'000 victimes, les Etats-Unis deviennent maintenant champions du vaccin, avec de grands centres qui ne désemplissent pas. Le rythme de vaccination dans le pays a accéléré de manière spectaculaire au cours des dernières semaines. Il est actuellement de 2,4 millions de doses par jour en moyenne, contre un peu moins d'un million lorsque le démocrate est arrivé au pouvoir le 20 janvier.
Dans ce contexte, il apparaît réaliste d'envisager un doublement de l'objectif initial, soit 200 millions de vaccinations durant les 100 premiers jours du mandat Biden.
En doses administrées, le pays dépasse la Chine à partir de février et s’affiche très loin devant la Suisse, avec trois fois plus de doses administrés par habitant. Pour l'instant, seuls Israël ou le Chili font mieux.
Un succès partagé avec l'administration Trump
Cette réussite, qui remet sur le devant de la scène l'excellence de la logistique américaine, n'est toutefois pas seulement à mettre à l'actif de Joe Biden. En effet, l'administration Trump semble avoir posé les bases de ce succès. Des proches de l'ex-président déplorent d'ailleurs que la nouvelle administration - au moins publiquement - n'accorde aucun crédit à l'ancienne dans les résultats actuels, en particulier pour avoir lancé des pré-commandes massives avant même de connaître les résultats des études cliniques.
Dès son arrivée au pouvoir, certains républicains avaient même jugé l'objectif annoncé par Joe Biden beaucoup trop faible, l'accusant de volontairement mettre la barre trop bas pour pouvoir s'enorgueillir ensuite de ses résultats.
Dans les faits pourtant, Joe Biden a aussi joué un rôle prépondérant en augmentant encore la capacité de production et en favorisant des accords entre les grandes entreprises pharmaceutiques.
Trop tôt pour lever les mesures sanitaires
Mais selon les autorités sanitaires, il est encore trop tôt pour abandonner les gestes barrière. "Ma crainte, c'est que nous baissions la garde, sans donner suffisamment de temps au vaccin pour protéger le pays", tempère le docteur Anthony Fauci, immunologue à la tête de la task force Covid-19 américaine.
Les rassemblements pour les vacances du printemps inquiètent, notamment en Floride, où les foyers de variants se multiplient, et pourraient gripper une machine jusqu’ici bien huilée. Les Etats-Unis sont aussi confrontés à la résistance de certains Américains vis-à-vis du vaccin, en particulier au sein de la base électorale de Donald Trump.
"Je ne comprends pas ce truc un peu macho consistant à dire: 'Je ne vais pas me faire vacciner, j'ai le droit en tant qu'Américain de ne pas le faire, c'est ma liberté'", a tonné mercredi Joe Biden sur ABC.
Face aux nombreuses critiques dénonçant son manque d'implication pour faire évoluer les comportements, Donald Trump est monté au créneau cette semaine sur le vaccin, à l'occasion d'une rare interview.
"Je le recommande, et je le recommande à ceux qui n'en veulent pas, et nombre de ceux-là ont voté pour moi", a-t-il déclaré sur Fox News. "C'est un excellent vaccin, c'est un vaccin qui est sûr et qui fonctionne".
ther avec agences