Les 47 Etats membres du Conseil des droits de l'homme (CDH) ont adopté une résolution en ce sens (20 voix contre 7 et 20 abstentions), présentée par l'Union européenne et soutenue par les Etats-Unis, qui ne sont pas membres de l'instance onusienne mais participent aux débats depuis l'arrivée de Joe Biden à la Maison Blanche.
La Biélorussie, la Russie et la Chine avaient présenté 14 amendements mais tous ont été rejetés.
Violations des droits de l'homme
Le texte "condamne les graves violations des droits de l'homme qui se poursuivent au Bélarus dans le contexte de l'élection présidentielle de 2020, notamment le déni systématique des droits de l'homme et des libertés fondamentales, les arrestations et détentions arbitraires de membres de l'opposition, de journalistes et travailleurs des médias, de défenseurs des droits de l'homme et de citoyens en général, ainsi que les peines de prison prononcées à l'encontre de travailleurs des médias qui ont exercé leurs fonctions professionnelles".
Le régime d'Alexandre Loukachenko, au pouvoir depuis 1994 en Biélorussie, a largement jugulé la mobilisation historique de ses détracteurs, née de la réélection controversée en août du chef de l'Etat, un résultat rejeté par l'Union européenne.
Arrestations massives et violences
Confronté à des manifestations réunissant des dizaines de milliers de personnes l'année passée, le pouvoir a peu à peu muselé la contestation à force d'arrestations massives marquées par des violences policières, tandis que les principaux opposants ont été emprisonnés ou forcés à l'exil.
Le CDH demande à la Biélorussie "de cesser de faire un usage excessif de la force contre des manifestants pacifiques, notamment d'avoir recours à la torture et à la disparition forcée", et de "libérer immédiatement et sans condition" tous les prisonniers politiques et autres personnes arbitrairement détenues.
Enquête de la Haute-Commissaire
Le texte appelle Minsk à assurer la tenue d'"élections libres et régulières" et d'entamer un "véritable dialogue" avec l'opposition politique, "afin de rétablir et maintenir l'état de droit, la démocratie et le respect du droit et des normes en matière de droits de l'homme".
Enfin, la résolution demande à la Biélorussie de mener des "enquêtes indépendantes, transparentes et impartiales" sur toutes les violations signalées des droits humains, mais demande en même temps à la Haute-Commissaire aux droits de l'homme, Michelle Bachelet, de procéder, aidée par des experts, à un "examen approfondi" de ces abus commis depuis le 1er mai 2020.
afp/jpr