"Aujourd'hui, la nation est en fête", a déclaré le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis alors que le drapeau bleu et blanc était hissé solennellement au-dessus du rocher sacré de l'Acropole.
Face au parlement grec, la place de la Constitution (Syntagma) à Athènes a été drapée de 200 drapeaux azur, devant lesquels ont défilé les emblématiques Evzones de la garde présidentielle, en jupes plissées blanches et sabots ferrés de cuir rouge, suivis de tous les corps des forces armées grecques, de l'artillerie et de tanks.
Insurrection
Le 25 mars, fête nationale grecque, marque le début de l'insurrection en 1821 qui conduisit à l'indépendance de la Grèce face à l'empire ottoman neuf ans plus tard.
"Il y a deux siècles, une poignée de combattants déterminés en Grèce et à l'étranger ont dressé l'étendard de l'indépendance (...) avec l'aide de leurs alliés, ils ont combattu héroïquement et remporté leur liberté", a souligné Kyriakos Mitsotakis, au pied de l'Acropole, bientôt survolé par des Rafale français, des F16 américains, des Mirage et des hélicoptères de l'armée grecque.
Dans une éclaircie du ciel gris et froid, 21 coups de canon tirés du haut de la colline de Lycabète ont retenti, avant que ne défilent des enfants sautillants, des soldats à cheval ou portant des reliques historiques, tous vêtus de costumes traditionnels d'époque du Péloponnèse ou d'îles grecques.
Confinement
Les forces de l'ordre étaient présentes également en nombre dans les ruelles voisines, avec plus de 4000 policiers, drones et snipers pour sécuriser les célébrations, selon une source policière. Mais le public n'était pas autorisé à descendre dans les rues, ni à assister à la parade, en raison du confinement, qui dure depuis presque cinq mois en Grèce.
Pour les 200 ans de la révolution grecque, les festivités se sont déroulées en présence de dignitaires du Royaume-uni, de la Russie et de la France, les trois grandes puissances qui avaient aidé la Grèce à devenir un Etat souverain.
Le Premier ministre russe Mikhaïl Michoustine, le prince Charles, héritier du trône d'Angleterre, le président chypriote Nicos Anastasiades, la ministre française des Armées Françoise Parly ont déposé une gerbe au soldat inconnu, à la suite de la présidente de la République hellénique Katerina Sakellaropoulou.
Messages de sympathie de plusieurs dirigeants
Le président américain Joe Biden et son homologue français Emmanuel Macron, qui a déploré ne pas être de la fête en raison de la pandémie, ont envoyé des messages de sympathie.
Le président français a réaffirmé, dans un entretien mercredi à la chaîne publique grecque ERT, son soutien à la Grèce face à la Turquie voisine, qui a multiplié lors des derniers mois les provocations en mer Égée.
fgn avec les agences
Tensions avec la Turquie
C'est sur les ruines de l'empire ottoman qu'a été fondée en 1923 la Turquie moderne, un voisin avec lequel la Grèce entretient toujours des relations tendues, notamment sur des questions de frontières.
>> Lire aussi : La Grèce et la Turquie reprennent le dialogue pour apaiser les tensions
Ces tensions sont montées d'un cran l'été dernier avec l'envoi d'un navire turc de recherches sismiques, dans une zone disputée de Méditerranée orientale considérée riche en hydrocarbures. La France avait déployé temporairement deux chasseurs Rafale et deux bâtiments de la marine nationale.
Célébrations à Genève
Le Conseil administratif de la Ville de Genève a également célébré jeudi le bicentenaire de l'indépendance de la Grèce, aux côtés des autorités cantonales et des représentants de la République hellénique. Une gerbe de fleurs a été déposée devant le buste de Jean-Gabriel Eynard, ardent défenseur du combat pour cette indépendance.
Plusieurs évènements célébreront ce jubilé en 2021, indique la Ville de Genève dans son communiqué. Parmi eux, une exposition au Musée d'art et d'histoire intitulée "Genève et la Grèce, une amitié au service de l'indépendance". Elle se tiendra du 15 octobre 2021 au 23 janvier 2022.