Cette province musulmane, frontalière de la Tanzanie, est confrontée à une violente guérilla depuis plus de trois ans. Des milliers de personnes fuyant ces violences avaient trouvé refuge à Palma, qui compte actuellement 75'000 habitants.
Mercredi après-midi, ces groupes djihadistes ont lancé une attaque d'envergure contre la ville, simultanément sur trois fronts. Et après trois jours de combats, "les forces gouvernementales se sont retirées de Palma" dans la nuit de samedi à dimanche, a affirmé à l'AFP une source sécuritaire locale.
Les groupes armés djihadistes, qui ont fait allégeance en 2019 au groupe Etat islamique, ont incendié de nombreux villages et pratiquent la décapitation à grand échelle pour terroriser la population. Ils ont déjà forcé plus de 670'000 personnes à quitter leur foyer, selon l'ONU, et le conflit a fait au moins 2600 morts, selon l'ONG Acled.
Assaut minutieusement préparé
Le début de l'assaut, mercredi, a eu lieu le même jours qu'une annonce de l'entreprise pétrolière française Total qu'elle allait reprendre des travaux d'un site d'exploitation gazière, censé être opérationnel en 2024. Mais selon plusieurs experts, vu l'ampleur de l'attaque et sa préparation minutieuse, il semble peu probable qu'elle soit liée à l'annonce de Total.
Par ailleurs, le groupe est revenu samedi sur sa décision. "La remobilisation du projet qui était envisagée en début de semaine est bien sûr suspendue", a-t-il annoncé dans un communiqué samedi soir.
Des corps dans les rues
L'attaque a fait fuir des centaines de gens terrifiés vers la forêt environnante, tandis que des travailleurs liés à la construction du complexe gazier, dont des étrangers, se réfugiaient à l'intérieur du site voisin, mais aussi dans un hôtel de Palma.
Quelque 180 personnes y ont passé plus de 48 heures infernales, sans savoir s'ils seraient secourus. Ils ont été évacués vendredi soir, mais plusieurs ont ensuite été tués dans une embuscade.
L'ONG Human Rights Watch (HRW) a de son côté affirmé que plusieurs personnes ont été tuées, citant des témoins qui ont "vu des corps dans les rues".
ats/jop