Cette explosion, survenue vendredi à l'état-major des forces de
maintien de la paix russes à Tskhinvali et qui a fait aussi trois
victimes civiles, a été attribuée samedi par le Parquet russe aux
services spéciaux géorgiens, ce que Tbilissi a aussitôt
démenti.
Au lendemain de cet acte, le président russe, Dmitri Medvedev, a
ordonné au ministère de la Défense de renforcer la sécurité pour
protéger les soldats russes et les civils dans les deux territoires
séparatistes, l'Abkhazie et l'Ossétie du Sud.
Une tactique?
Le Parquet général russe a de son côté annoncé l'ouverture d'une
enquête pour terrorisme et mis en cause les autorités géorgiennes.
"Le groupe d'enquêteurs sur place a toutes les raisons de penser
que l'explosion à Tskhinvali a été organisée par les services
spéciaux géorgiens dans le but de déstabiliser la situation de la
république indépendante", a déclaré un représentant du
Parquet.
Tbilissi a assuré que les services spéciaux géorgiens n'auraient
pas pu organiser un tel acte et dénoncé une "tactique" russe visant
à retarder le retrait des soldats russes de Géorgie, hors
territoires séparatistes, qui doit s'achever le 10 octobre.
"Comment aurions-nous pu savoir que les Ossètes allaient prendre
cette voiture et l'amener jusqu'à l'état-major" des forces de paix
russes, a déclaré un porte-parole du ministère géorgien de
l'Intérieur.
Le véhicule avait été trouvé abandonné dans la zone adjacente à
l'Ossétie du Sud, puis ramené à l'état-major des forces russes de
maintien de la paix à Tskhinvali, avant d'exploser.
afp/ant
Retrait russe en question
Le diplomate allemand Hansjörg Haber, chef de la mission d'observation de l'UE en Géorgie, a affirmé qu'il "partait du principe" que les accords de retrait des troupes russes restaient "valables" et qu'ils seraient "respectés".
Le président en exercice de l'UE, le Français Nicolas Sarkozy, et le chef de l'Etat russe, Dmitri Medvedev, sont convenus le 8 septembre d'un calendrier de retrait, d'ici au 10 octobre, des forces russes des zones de Géorgie adjacentes à l'Ossétie du Sud et à l'Abkhazie.
Tbilissi avait lancé début août une offensive militaire contre sa région rebelle d'Ossétie du Sud, à laquelle Moscou avait riposté par l'envoi massif de troupes en territoire géorgien.
La Russie a reconnu l'indépendance de l'Ossétie du Sud et de l'Abkhazie le 26 août, un acte vigoureusement condamné par l'Occident et par Tbilissi, qui accuse la Russie de vouloir annexer ces régions limitrophes de sa frontière sud.