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Le Covid-19 flambe au Brésil, les experts craignent de nouvelles souches

L'inquiétude monte au Brésil. Les scientifiques redoutent que le pays devienne l'épicentre de nouveaux variants mortels.
L'inquiétude monte au Brésil. Les scientifiques redoutent que le pays devienne l'épicentre de nouveaux variants mortels. / 19h30 / 2 min. / le 2 avril 2021
Le Brésil enregistre ces dernières semaines une flambée des cas de Covid-19 et des décès. Plus de 325'000 morts ont été recencés depuis le début de la pandémie. Face à cette circulation accrue du virus, les scientifiques craignent que le pays ne devienne l'épicentre de l'apparition de nouveaux variants.

Cela fait deux semaines que le Brésil est le pays qui enregistre le plus de décès quotidiens de Covid-19, avec une moyenne supérieure à 2000 morts par jour. Avec désormais 325'284 morts et 12,5 millions de cas, il n'est devancé que par les Etats-Unis.

Cette nette accélération de la mortalité s'explique par le manque de respect des gestes barrières et des mesures sanitaires et par la propagation rapide du variant d'Amazonie P1, qui serait plus contagieux et plus mortel.

Mais les experts craignent également que la circulation continue du virus favorise de nouvelles mutations. Si la situation n'est pas contrôlée, le Brésil pourrait ainsi devenir le vivier mondial de nouvelles souches du Covid-19.

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Les hôpitaux débordés

Contrairement à la première vague de 2020, cette deuxième vague affecte gravement tout le pays en même temps. Elle tue aussi des patients plus jeunes. "Aujourd'hui, nous recevons des patients beaucoup plus jeunes, de 20 ou 30 ans, qui développent une forme grave de la maladie, et qui malheureusement, en meurent", explique dans le 19h30 un médecin qui travaille en première ligne.

Dans quasiment tous les Etats, les services de soins intensifs des hôpitaux sont au bord du point de rupture et leurs personnels à la limite de l'épuisement. La presse brésilienne a rapporté des situations dramatiques: corps entassés dans les couloirs d'hôpitaux débordés ou décès d'une centaine de personnes faute de lits en soins intensifs dans l'Etat de Sao Paulo. De même, les stocks d'oxygène comme de kits d'intubation ont atteint par endroits un niveau critique.

Une vaccination lente

Le pays affronte cette flambée épidémique alors que la vaccination reste lente en raison de problèmes logistiques. En un peu plus de deux mois, seulement 6% des 212 millions de Brésiliens ont reçu une première dose et 2% les deux. Deux vaccins seulement sont utilisés, celui d'Oxford/AstraZeneca et le CoronaVac, du laboratoire chinois Sinovac.

Parallèlement, les querelles politiques font rage entre les gouverneurs, les maires et le président d'extrême droite Jair Bolsonaro sur la conduite à tenir face à la pandémie.

Confrontés à l'envolée de la mortalité et à l'absence d'une politique nationale de lutte contre le virus, de nombreux Etats et villes ont pris des mesures en ordre dispersé. Des couvre-feux ou des restrictions de l'activité comme la fermeture des bars et restaurants ont été décidés, comme à Sao Paulo et Rio de Janeiro, mais très tardivement pour les épidémiologistes.

>> Souche britannique plus virulente, précisions dans le 19h30 :

Nathalie Bougeard : "Pour la Suisse, des chercheurs estiment que la transmission est augmentée de 50 à 65%."
Nathalie Bougeard : "Pour la Suisse, des chercheurs estiment que la transmission est augmentée de 50 à 65%." / 19h30 / 1 min. / le 2 avril 2021

lan avec agences

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