Derek Chauvin a "trahi" son serment de policier et fait "un usage excessif et déraisonnable de la force" contre le quadragénaire noir, a dénoncé d'emblée le procureur Jerry Blackwell. "Nous allons vous prouver au-delà du doute raisonnable que Derek Chauvin est loin d'être innocent", a-t-il lancé aux jurés.
Et de rappeler que le policer est resté agenouillé sur le cou de George Floyd, plaqué au sol et menotté, pendant 8 minutes et 46 secondes, le 25 mai à Minneapolis. Il leur a ensuite montré une vidéo du drame, filmé par une passante. Sur cet enregistrement, George Floyd râle, halète, supplie "Je ne peux pas respirer", avant de perdre conscience.
"Juger les faits"
L'avocat du policier, qui plaide non coupable, a de son côté assuré que son client avait agi conformément à sa formation. Il a demandé aux jurés de se concentrer sur les faits, loin de toute considération politique. "Ce dossier porte sur les preuves qui vont vous être présentées" pendant les trois à quatre prochaines semaines, a-t-il dit aux jurés. "Il n'y a pas de cause politique ou sociale dans la salle d'audience".
Les images du calvaire de George Floyd ont fait le tour du monde. Elles ont suscité des manifestations géantes à travers les Etats-Unis mais aussi en Asie, en Europe et ailleurs. En dépit de cette mobilisation, ce procès n'est "pas le procès de la police ou des méthodes policières", a insisté le procureur.
Pour lui, les policiers "font un travail difficile et doivent parfois prendre des décisions en une fraction de seconde". Mais, a-t-il poursuivi, "ce n'est pas le cas ici", la scène a duré "526 secondes, pas une fraction de seconde", a-t-il martelé.
Hommage des proches
Juste avant l'audience, la famille de George Floyd avait souligné la dimension "historique" de ce procès. C'est "un référendum sur le chemin parcouru par l'Amérique dans sa quête d'égalité et de justice pour tous", a déclaré son avocat Ben Crump. "Le monde entier nous regarde", a-t-il souligné avant de s'agenouiller avec des proches de la victime.
agences/lan