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Le choix de la Suisse pour la co-présidence de Covax interpelle

Le mécanisme Covax (Accès mondial au vaccin contre le Covid-19) mis en place par l'OMS et ses partenaires "a obtenu près de deux milliards" de doses jusqu'à présent [NurPhoto via AFP]
Le choix de la Suisse pour la co-présidence de Covax interpelle dans l'UE / Le 12h30 / 1 min. / le 31 mars 2021
L'Union européenne et le Royaume-Uni se sont opposés sur l’élection d'un coprésident de Covax, qui distribue des vaccins contre le Covid aux pays en développement. La position de la Suisse, qui soutiendrait le candidat britannique, interpelle à Bruxelles.

Depuis plusieurs semaines, Etats, organisations internationales et ONG se sont livrés à une discrète bataille pour faire élire leur candidat à la coprésidence occupée par les pays donateurs.

Deux personnes se sont détachées: l'eurodéputée macroniste Chrysoula Zacharopoulou et le Britannique David Nabarro.

La Suisse du côté britannique

Faire élire le candidat britannique était un moyen pour le Premier ministre Boris Johnson de montrer que le Royaume-Uni, hors de l'UE, peut placer ses hommes partout où c'est possible. L'UE, qui exporte ses vaccins contrairement à Londres, considérait sa candidate comme naturelle.

Une bataille s'est donc engagée pour rallier les voix de chacun. La Suisse apparaît comme ayant pris parti pour le candidat britannique.

Le vote confidentiel a commencé mardi. Toutes les voix ne sont pas encore entrées, mais plusieurs sources confirment que Chrysoula Zacharopoulou l'a déjà emporté. La nouvelle sera annoncée dans quelques jours. Mais sur les tableaux circulant à Bruxelles, la Suisse est comptée dans la colonne des soutiens à Londres. Un soutien que ni le Département fédéral des affaires étrangères ni l'Office fédéral de la santé publique ne veulent confirmer ou commenter.

Déception et étonnement

"C'est une déception", confie l'ambassadeur d'un Etat membre. "Cela nous laisse pantois", ajoute une bonne source au Parlement européen. Un autre nuance: "Ce serait vraiment inquiétant si c'était systématique".

Cela ne l'est pas, mais ce choix en interpelle certains à Bruxelles, à l'heure où de plus en plus de voix à Berne réclament l'abandon de l'accord-cadre.

Alain Franco

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