"Si je m'adresse à vous ce soir c'est pour appeler à la mobilisation de chacun pour ce mois d'avril où beaucoup se joue", a affirmé le président Emmanuel Macron au début de son allocution télévisée.
Les restrictions en vigueur depuis la mi-mars dans 19 départements seront étendues à l'ensemble du territoire pour quatre semaines à partir de samedi face à l'épidémie du Covid-19.
Ces mesures, déjà en place en Ile-de-France et dans les Hauts-de-France, comportent un couvre-feu à partir de 19h00, la fermeture de certains commerces et l'interdiction de se déplacer à plus de 10 km.
Ces mesures s’appliqueront à partir de mardi, à l’issue du week-end pascal, pendant lequel les Français pourront se déplacer.
Fermeture des écoles durant 3 semaines
Les crèches, écoles, collèges et lycées seront fermés pendant 3 semaines "sauf "pour les enfants des soignants et de quelques autres professions, de même que les enfants en situation de handicap", et les vacances scolaires de printemps se dérouleront sur tout le territoire du 12 au 26 avril.
Cela signifie que les plus jeunes ne perdront qu’une semaine de cours, avant une rentrée le 26 avril dans les écoles. Collégiens et lycéens, eux, reprendront l’enseignement à distance le 26 avril, dans les classes le 3 mai.
Espoir d'allègement pour mai et vaccination étendue
Emmanuel Macron s'est également voulu optimiste: il a annoncé une réouverture à partir de mi-mai de certains lieux de culture et des terrasses de restaurants et cafés.
Le chef de l'Etat a également promis un élargissement de la vaccination à toutes les personnes âgées de plus de 60 ans le 16 avril, puis à toutes celles de plus de 50 ans le 15 mai. Les personnes de moins de 50 ans suivront mi-juin et "d'ici à la fin de l'été, tous les Français de plus de 18 ans qui le souhaitent pourront être vaccinés", a-t-il ajouté.
Des erreurs reconnues
Faisant l'objet de critiques crescendo par les oppositions, Emmanuel Macron a admis mercredi avoir "commis des erreurs" dans la gestion de la crise sanitaire mais avoir aussi "appris", après avoir refusé tout "mea culpa" pour avoir décidé fin janvier de ne pas reconfiner.
Les mesures de semi-confinement ne semblent pas encore pouvoir freiner l'épidémie et les pressions des scientifiques augmentent. Emmanuel Macron s'est-il trompé en refusant les scénarios pessimistes? La question est très politique en France. Sorte de président-épidémiologiste, il avait résisté jusqu'ici aux appels de son conseil d'experts qui prônait des mesures plus strictes.
Situation alarmante dans les hôpitaux
Avec 5053 patients en réanimation, au-delà du pic de la deuxième vague de novembre, les hôpitaux sous très forte tension en France.
Lundi, le pic de la deuxième vague de l'épidémie, un peu plus de 4900 patients mi-novembre, avait été dépassé. Le pic de la première vague, avec un peu plus de 7000 patients début avril, reste encore loin. Mais le rythme des admissions en soins critiques est très élevé: 569 en 24 heures, du jamais vu depuis avril 2020.
En comptant les malades du Covid et les autres, près de neuf lits de réanimation sur 10 (6833 sur 7665 à la date du 26 mars) sont occupés, selon le ministère de la Santé qui précise que "la montée en charge des capacités se poursuit dans toutes les régions".
Faute de mesures rapides, des médecins et des responsables hospitaliers ont averti du risque de devoir "trier" les malades.
afp/cab