Ripostant au bain de sang des forces de sécurité contre les opposants au coup d'Etat du 1er février, l'Union nationale Karen (KNU), l'un des plus grands groupes armés du pays, s'était emparée la semaine dernière d'une base militaire dans l'Etat Karen dans le sud-est du pays.
L'armée avait riposté en menant des raids aériens entre le 27 et le 30 mars, ciblant des places fortes de la KNU, une première depuis une vingtaine d'années dans cette région.
"Beaucoup de civils sont morts dont des mineurs et des étudiants. Des écoles, des maisons et des villages ont été détruits", a relevé la KNU. Avant d'ajouter: "Nous exhortons toutes les minorités ethniques du pays (...) à engager des actions fortes et à prendre des sanctions" contre les responsables.
Cinq morts supplémentaires
Malgré la mort de plus de 550 manifestants sous les balles des policiers et militaires depuis le coup d'Etat du 1er février, les protestataires continuent de se rassembler chaque jour par petits groupes pour dénoncer la prise du pouvoir par l'armée.
Les forces de sécurité birmanes ont ouvert le feu samedi sur des manifestants pour la démocratie, tuant au moins cinq personnes, rapportent des médias locaux et un témoin.
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Le bilan pourrait être beaucoup plus lourd: au total quelque 2700 personnes ont été arrêtées depuis le début des manifestations. Détenues au secret, sans accès à leur proche ou à un avocat, beaucoup sont portées disparues.
Utilisation de grenades
"La junte utilise maintenant des grenades (...) des mitrailleuses et d'autres armes de guerre contre le peuple birman. Cette folie doit cesser", a tweeté le rapporteur spécial de l'ONU Tom Andrews, exhortant à la mise en place d'un embargo sur les armes. Mais le Conseil de sécurité de l'ONU reste divisé.
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ats/fgn
Des factions rebelles "réexaminent" leur cessez-le-feu avec l'armée
Dix des principales factions rebelles de Birmanie ont entamé ce samedi une réunion de deux jours. Elles ont dit vouloir "réexaminer" l'accord national de cessez-le-feu (ANC) signé à partir de 2015 avec l'armée, ulcérées par la répression sanglante du nouveau régime militaire à l'égard des civils.