Les législatives de février avaient fini d'entériner la chute de la vieille garde des anciens commandants indépendantistes kosovars de la guerre contre les forces serbes (1998-99).
Le mouvement réformiste de gauche Vetëvendosje (VV) du nouveau Premier ministre Albin Kurti allié à Vjosa Osmani, juriste de 38 ans, avait obtenu une écrasante victoire en promettant d'éradiquer la captation des ressources de l'Etat dans le territoire rongé par la pauvreté et l'instabilité politique.
Elue au troisième tour
Deux semaines après l'intronisation par le Parlement du gouvernement d'Albin Kurti, Vjosa Osmani a recueilli une majorité simple de 71 voix sur 120 députés au troisième tour de scrutin.
Mais cette victoire est restée incertaine jusqu'au dernier moment, en raison d'un boycott de la séance parlementaire par des partis d'opposition. Réuni initialement samedi, le Parlement avait dû suspendre les opérations jusqu'au lendemain, le quorum de 80 députés nécessaires pour valider l'élection de la présidente n'ayant pas été réuni.
Pays miné par les maux économiques et sociaux
Professeure de droit, Vjosa Osmani a déjà occupé quelques mois la présidence par intérim en remplacement de Hashim Thaçi, inculpé pour crimes de guerre en novembre par la justice internationale.
La nouvelle équipe aura fort à faire dans un Kosovo miné par les maux économiques et sociaux, où le salaire moyen est de 500 euros et où les jeunes, confrontés à un taux de chômage de 50%, cherchent massivement leur salut dans l'émigration en Suisse ou en Allemagne.
afp/oang
Dialogue avec la Serbie
Le Premier ministre Albin Kurti et la nouvelle présidente Vjosa Osmani ont promis aussi d'intensifier les efforts pour obtenir des vaccins contre la pandémie du coronavirus qui a fait plus de 1900 morts et submerge des services de santé fragiles.
Et le nouveau pouvoir sera soumis aux pressions renouvelées de l'Union européenne et des Etats-Unis, plus grand allié du Kosovo, pour relancer le dialogue avec la Serbie.
Les pourparlers patinent alors que Belgrade n'a toujours pas reconnu l'indépendance de son ancienne province, source majeure de tensions dans les Balkans.