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Polémique en France après un reportage sur des restaurants clandestins à Paris

Une enquête a été ouverte en France après un reportage de la chaîne privée M6 sur des restaurants clandestins à Paris dans lesquels se seraient rendus des ministres. [Christophe Petit Tesson]
Enquête ouverte en France après un reportage sur des restaurants clandestins à Paris / Le Journal horaire / 29 sec. / le 5 avril 2021
Des ministres français ont-ils participé à des dîners clandestins à Paris, en dépit des mesures sanitaires liées au Covid? Une enquête a été ouverte dimanche après la diffusion d'un reportage de la chaîne privée française M6 où une source anonyme l'affirmait, avant de se rétracter par la suite.

La chaîne privée française M6 a diffusé vendredi soir un reportage tourné en caméra cachée dans un lieu présenté comme "un restaurant clandestin situé dans les beaux quartiers", où les participants et les serveurs ne portent pas de masques et ne respectent pas les gestes barrières.

La chaîne a aussi diffusé d'autres images d'une soirée payante, où des dizaines de convives apparaissent sans masque, certains se faisant la bise. Le tout au mépris des interdictions édictées pour freiner la propagation du Covid-19. Les restaurants et les bars sont fermés en France depuis fin octobre.

Organisateur identifié

Le procureur de la République Rémy Heitz a annoncé dimanche en fin de journée avoir saisi "la Brigade de répression de la délinquance à la personne (BRDP) de la police judiciaire parisienne d'une enquête des chefs de mise en danger d'autrui et de travail dissimulé" afin de "vérifier si des soirées ont été organisées en méconnaissance des règles sanitaires et de déterminer quels en ont été les éventuels organisateurs et participants".

L'un des organisateurs interviewés par M6, et présenté comme un "collectionneur", affirmait en voix off déguisée: "J'ai dîné cette semaine dans deux ou trois restaurants qui sont soi-disant des restos clandestins, avec un certain nombre de ministres."

Au vu des images de M6 et de leurs précédentes publications sur les réseaux, cet homme a été identifié par plusieurs médias et internautes comme Pierre-Jean Chalençon, propriétaire du "Palais Vivienne", situé dans le centre de Paris.

L'accusateur plaide l'"humour"

A travers un communiqué de son avocat, ce dernier a implicitement reconnu être cette source. Mais il a plaidé qu'il faisait seulement de "l'humour" et maniait "le sens de l'absurde" quand il avait assuré que des ministres participaient à de tels repas. Dans une vidéo diffusée en février (à voir ci-dessous), il avait notamment cité le nom du porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal.

En réponse, celui-ci a fait savoir qu'il avait "découvert cet extrait ce (dimanche) soir sur Twitter avec beaucoup d'étonnement". "Il ne connaît pas Pierre-Jean Chalençon et n'a évidemment jamais participé à un quelconque dîner ou soirée", a indiqué son entourage.

#OnVeutLesNoms

Dimanche, la polémique a fait réagir Twitter, sous le mot-dièse #OnVeutLesNoms, mais aussi les ministres dans les émissions dominicales.

Dans une de ces émissions, la ministre déléguée à la citoyenneté Marlène Schiappa avait ainsi estimé: "Si des ministres ou des députés" ont bien eu leur couvert lors de tels dîners clandestins, "il faut qu'ils aient des amendes et qu'ils soient pénalisés comme n'importe quel citoyen".

Enquête ouverte

Lors d'une visite d'un centre de vaccination dans le nord du pays, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a précisé que "soit (ces faits) sont faux et il ne faut pas jeter l'opprobre évidemment, soit ils sont vrais et évidemment (...) les personnes doivent pouvoir être poursuivies et, j'imagine, condamnées pour avoir organisé de telles soirées." Gérald Darmanin a saisi la préfecture de police de Paris d'une enquête administrative.

ats/fgn

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