Cette décision intervient à trois semaines d'un sommet des
principales économies du monde aux Etats-Unis. Dans un projet de
déclaration de l' Asem
, les 27 pays de l'Union européenne et 16 pays asiatiques, dont la
Chine, le Japon et l'Inde, promettent de "prendre rapidement des
initiatives appropriées" en ce sens.
Ils invitent par ailleurs la communauté internationale à prendre
des mesures propres à rétablir la confiance des marchés et
apportent aussi leur soutien à l'organisation d'un sommet
international le 15 novembre dans la région de Washington pour
tirer les leçons de la crise actuelle.
Des actions "fortes et cohérentes"
"Nous allons concentrer nos discussions sur les moyens de
répondre à la crise financière internationale", a déclaré le
premier ministre chinois Wen Jiabao en ouvrant ce sommet de deux
jours dans le cadre solennel du Palais du peuple, place
Tianmanmen.
Prenant la parole à sa suite, le président de la Commission
européenne, José Manuel Barroso, a également appelé à une action
conjointe des deux continents. "L'Asie et l'Europe doivent agir
avec leurs partenaires pour restaurer la croissance, la stabilité
et la confiance mondiales avec des politiques fortes et
cohérentes", a-t-il lancé.
Un premier pas
Le chef de l'Etat français Nicolas
Sarkozy, président en exercice de l'Union européenne, a souhaité,
lors d'un entretien bilatéral avec son homologue chinois Hu Jintao,
que "soit mis à profit ce sommet de 43 pays pour préparer la
réunion de Washington du 15 novembre".
Le président français a par ailleurs exhorté les pays asiatiques à
participer à la lutte contre le réchauffement climatique, estimant
qu'elle n'était pas "contraire à l'aspiration de la croissance". Il
a également plaidé pour la fin du travail des enfants en Asie et
l'amélioration des droits de l'homme dans cette région du
monde.
Une constitution pour la finance mondiale
La chancelière allemande, Angela Merkel, a pour sa part réclamé
une nouvelle "constitution" pour le système financier mondial, qui
mettrait l'accent sur davantage de transparence et un contrôle
resserré des acteurs financiers.
"Nous avons besoin d'une meilleure coordination internationale, y
compris un renforcement du rôle que le Fonds monétaire
international (FMI) joue pour assurer la stabilité du système
financier mondial", a-t-elle dit lors d'une conférence de
presse.
Plan asiatique
Peu avant l'ouverture du sommet, le Japon, la Chine, la Corée du
Sud et les dix membres de l'Association des Nations d'Asie du Sud
Est (ASEAN) ont annoncé leur première action concertée depuis le
début de la crise, avec la création d'un fonds de 80 milliards de
dollars pour permettre à leurs économies de faire face à la tempête
(lire ci-contre).
L'ASEM n'est pas une instance décisionnelle mais fournit depuis
1996 un espace de dialogue bisannuel pour des discussions
informelles entre chefs d'Etat ou de gouvernement.
agences/dk/jeh
Tête à tête au sommet
Le président français Nicolas Sarkozy s'est entretenu avec la chancelière allemande Angela Merkel au sommet Asie-Europe à Pékin pour évoquer ses idées contestées de gouvernement économique de la zone euro et de création de fonds souverains.
Nicolas Sarkozy et Angela Merkel se sont entretenus "à trois au quatre reprises aujourd'hui", a indiqué la présidence française à l'issue du dîner des chefs d'Etat et de gouvernement des 43 pays qui participent à cette réunion.
A l'issue de ces discussions, la présidence française a tenu à minimiser les divergences apparues ces derniers jours entre la France et l'Allemagne au sujet des propositions de Nicolas Sarkozy.
"L'alliance de la France et de l'Allemagne est essentielle. Ca ne veut pas dire qu'on doit être, avant même d'en avoir débattu, d'accord sur tout", a ainsi déclaré un responsable français.
Le président en exercice de l'Union européenne avait relancé mardi devant le Parlement européen l'idée d'un pilotage de la politique économique des pays de la zone euro au niveau des chefs d'Etat et de gouvernement, suscitant l'agacement de l'Allemagne, qui tient fermement à l'indépendance de la Banque centrale européenne (BCE).
Un fonds asiatique de 80 milliards de dollars
Le Japon, la Chine, la Corée du Sud et les 10 membres de l'Association des Nations d'Asie du Sud-Est (Asean) ont annoncé la création d'un fonds de 80 milliards de dollars pour permettre à leurs économies de faire face à la tempête.
Séoul, Tokyo et Pékin devaient contribuer à hauteur de 64 milliards de dollars, soit 80% du montant du fonds, l'Asean déboursant 16 milliards.
Alors que l'Europe s'est mobilisée face à la crise: recapitalisations massives des banques, garanties de prêts interbancaires de centaines de milliards d'euros ou injections de liquidités sur les marchés - les pays asiatiques n'avaient pas jusqu'à présent pas apporté de réponse coordonnée.