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Sommet en vue entre la RDC et le Rwanda

La Monuc patrouille à Goma pour tenter de maintenir le calme.
La Monuc patrouille à Goma pour tenter de maintenir le calme.
Les présidents congolais et rwandais ont accepté vendredi, sous la pression internationale, de participer à un sommet sur la crise dans l'est de la RDC, où une énième flambée de violences a déplacé des dizaines de milliers de personnes.

Un chassé-croisé diplomatique était en cours entre Kinshasa,
Kigali et Goma, la capitale provinciale du Nord-Kivu, dans l'est de
la RDC, avec les visites du commissaire européen à l'Aide
humanitaire Louis Michel, de la secrétaire d'Etat adjointe
américaine aux Affaires africaines Jendayi Frazer, ainsi que des
chefs des diplomaties française et britannique, Bernard Kouchner et
David Miliband.

L'organisation d'une telle réunion butait jusque-là sur le refus
de Paul Kagame, qui affirmait que le conflit était une affaire
intérieure congolaise.

Une accalmie

Après des jours de combats entre armée régulière congolaise et
rebelles, Goma a connu vendredi une accalmie même si la tension
persistait avec les hommes du général déchu tutsi congolais Laurent
Nkunda à ses portes. Mais des dizaines de milliers de déplacés,
chassés de chez eux par les combats, étaient jetés sur les routes
et la "situation restait clairement extrêmement dangereuse", selon
l'ONU.



"Plusieurs camps de personnes déplacées" près de Rutshuru, à 90 km
au nord de Goma, "ont été vidés par la force, pillés et brûlés", a
dénoncé le Haut Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR). "La
plupart des pillages ont été commis par des soldats appartenant aux
forces gouvernementales", a de son côté accusé la Haut Commissaire
de l'ONU aux droits de l'Homme, Navanethem Pillay, dénonçant "des
viols et meurtres".



Les forces de Nkunda, qui mis l'armée en déroute l'armée en début
de semaine, ont campé sur leurs positions vendredi à 10 km de Goma,
respectant le cessez-le-feu unilatéral qu'elles ont décrété
mercredi.

Depuis 2004

Les 4000 hommes de Nkunda sont en état d'insurrection sporadique
contre l'armée régulière dans l'est de l'ex-Congo belge depuis
2004. Le chef rebelle accuse l'armée de pactiser avec les Hutus
réfugiés en RDC après avoir pris part au génocide contre les Tutsis
en 1994 au Rwanda.



Le gouvernement congolais dément ces allégations et accuse à son
tour le Rwanda de soutenir les troupes de Nkunda, ce que réfutent
les autorités de Kigali



afp/ats/bri

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Choléra, rougeole et malnutrition menacent

L'Unicef s'inquiète d'un éventuel déclenchement d'une épidémie de choléra et de rougeole parmi les dizaines de milliers de déplacés regroupés aux portes de Goma, dans l'est de la République démocratique du Congo, a indiqué l'un de ses responsables.

L'Unicef aide les déplacés qui se trouvent dans la localité de Kibati, à 15 km de Goma, capitale provinciale du Nord-Kivu, qui ont fui les combats entre l'armée (FARDC) et la rébellion de Laurent Nkunda.

Le fonds onusien pour l'enfance est préoccupé par l'augmentation du taux de malnutrition parmi les déplacés. "Les biscuits que nous distribuons ne serviront que 6000 enfants alors qu'il y a dans les camps, églises et écoles 40 à 50'000 déplacés regroupés à Goma et Kibati", affirme-t-il.

Front diplomatique

Bernard Kouchner, dont le pays assure la présidence de l'Union européenne (UE), et David Miliband étaient attendus ensemble dans la nuit de vendredi à samedi à Kinshasa et devaient ensuite se rendre à Goma et au Rwanda.

"C'est un massacre comme il n'y en a probablement jamais eu en Afrique", a déclaré le ministre français qui faisait allusion aux violences qui secouent l'est du pays depuis plus de 10 ans.

A Bruxelles, les pays de l'UE ont privilégié l'option diplomatique, sans décider d'envoyer une force militaire comme l'avait proposé Paris.

Même ligne à l'ONU, qui a appelé toutes les parties au dialogue, et à l'Union africaine (UA), qui a souhaité une action internationale "coordonnée".