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Grèves chez Air France et Alitalia

Le trafic était "conforme aux attentes" sur le tarmac, selon Air France.
Près de la moitié des vols du jour ont connu des avis de perturbation.
Le trafic aérien était fortement perturbé vendredi en raison de la grève des pilotes d'Air France contre le projet de relèvement de l'âge de la retraite. Plusieurs liaisons avec la Suisse ont été annulées. Chez Alitalia, pilotes et personnel poursuivaient leur grève du zèle.

«Cela se passe conformément à ce qui était prévu. Quelque 40%
des vols long-courriers et un peu moins de 50% des vols court et
moyen-courriers ont été annulés préventivement, ce qui nous a
permis de prévenir nos clients», a déclaré à l'AFP Michel Eymeriat,
le directeur du hub Air France à Roissy.

La compagnie aérienne a indiqué que 40% des pilotes étaient en
grève. Le syndicat SNPL a de son côté affirmé que le mouvement
était «très bien suivi». L'organisation a fait état de 80% de
grévistes.



Les passagers d'Air France-KLM dans le monde entier doivent se
préparer à quatre jours difficiles, de vendredi à lundi. Pour
samedi, la compagnie prévoit d'assurer 65% à 70% de ses vols long
courriers au départ de Paris et environ un court ou moyen-courrier
sur deux.

Suisse touchée

Dans ce contexte, la SNCF avait annoncé un peu plus tôt la
mobilisation de "130'000 places de TGV supplémentaires" durant tout
le week-end et jusqu'à lundi inclus sur les lignes ferroviaires au
départ de Paris.



Interrogé par l'ATS, l'aéroport de Genève a indiqué que sept
liaisons Air France entre la cité de Calvin et Paris avaient été
supprimées sur les onze prévues vendredi.



Une porte-parole de l'aéroport de Bâle a fait état de quatre
liaisons annulées entre la cité rhénane et l'aéroport d'Orly. Les
trois vols restants ont été maintenus, a-t-elle précisé. A Zurich,
aucune perturbation n'était par contre signalée.

Age de la retraite à 65 ans

Les syndicats français protestent contre un amendement au Code
de l'Aviation civile et au budget de la Sécurité sociale pour 2009,
voté le 1er novembre par les députés français. Le texte porte l'âge
de cessation d'activité en vol de 60 à 65 ans pour les pilotes à
partir du 1er janvier 2010.



Jean-Cyril Spinetta, président du groupe Air France-KLM, a écrit
aux pilotes jeudi pour les mettre en garde contre une grève
«inutile et dangereuse» et qui coûtera selon lui 100 millions
d'euros à la société. Il précise que le départ à 65 ans ne sera
qu'une option et non une obligation, l'âge légal de départ restant
fixé à 60 ans. En outre, pour chaque vol, seul un des pilotes sera
âgé de plus de 60 ans, selon le texte de l'amendement adopté.



Le président du groupe Air France-KLM a encore ajouté que l'Agence
européenne pour la sécurité aérienne (EASA) relèverait dans les
prochains mois à 65 ans l'âge limite de départ des pilotes, suivant
une décision prise en 2006 par l'Organisation de l'aviation civile
internationale (OACI).

Conséquence sécuritaire pas étudiée

Le Syndicat national des pilotes de
ligne (SNPL, majoritaire), à l'origine de cette grève avec le
Syndicat des pilotes d'Air France (SPAF) et Alter, estime que la
"décision des députés et du gouvernement a été prise sans la
concertation promise et prévue et sans étude sur l'ensemble des
conséquences en matière de sécurité et de social".



Huit syndicats d'hôtesses de l'air et stewards d'Air France ont
eux annoncé une grève pour la période du 5 au 9 décembre, si le
Sénat ne leur donne pas satisfaction.



agences/jeh/bri

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Grève du zèle chez Alitalia

Une soixantaine de vols d'Alitalia devaient être annulés vendredi à l'aéroport de Rome-Fiumicino en raison d'une grève du zèle des pilotes et du personnel navigant qui se traduit par d'importantes perturbations depuis lundi.

Près d'une centaine de liaisons avaient été annulées jeudi à partir de cet aéroport, le plus important de la capitale italienne, en raison de cette grève du zèle qui consiste à appliquer toutes les procédures à la lettre.

Les vols d'Alitalia étaient également affectés vendredi par des retards de 30 minutes à plusieurs heures, selon la même source.

Les syndicats autonomes des pilotes et du personnel navigant d'Alitalia sont opposés aux nouveaux contrats de travail proposés par les repreneurs italiens de la compagnie réunis au sein de la Cai (Compagnie aérienne italienne).

Le président de la commission de contrôle sur les grèves dans les services publics, Antonio Martone, a lancé un "dernier avertissement" jeudi aux syndicats, estimant que le mouvement de protestation constituait "une violation flagrante des règles" et une "atteinte grave aux droits des citoyens".

Cette commission a un pouvoir de sanction disciplinaire et pécuniaire.

Bruxelles a levé mercredi les derniers obstacles à la reprise d'Alitalia par la Cai qui n'aura pas à rembourser une aide d'Etat jugée illégale de 300 millions d'euros.