"L'accident a eu lieu au centre de distribution d'électricité. Il y a eu une petite explosion", a déclaré le porte-parole de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique dans une vidéo.
"Heureusement, personne n'a été blessé et la situation est telle que selon moi, ils peuvent réparer rapidement les secteurs endommagés", a-t-il ajouté, précisant que "l'explosion n'était pas si forte pour tout casser" et que "le faux plafond de l'une des salles de commande était tombé".
Plus de 24 heures après les faits, les circonstances de l'attaque, son mode opératoire et l'étendue des dégâts causés restent toutefois flous.
L'Iran accuse Israël
En conférence de presse, le porte-parole des Affaires étrangères a accusé Israël d'être derrière "l'accident" qui a touché l'usine de Natanz, l'un des centres névralgiques du programme atomique de la République islamique.
"Avec cette action, le régime sioniste a bien sûr essayé de se venger du peuple iranien pour la patience et la sagesse dont il a fait preuve (en attendant) la levée des sanctions" américaines.
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Il est encore "trop tôt" pour déterminer les dommages matériels causés par l'attaque", a poursuivi le porte-parole. "Il faut inspecter chacune des centrifugeuses pour donner un bilan des dégâts." Avant d'ajouter: "Faites savoir à tout le monde qu'elles seront assurément remplacées par des machines plus avancées", promettant que "la réponse de l'Iran sera la vengeance contre le régime sioniste au moment et à l'endroit opportun".
C'est dans cette même usine que Téhéran avait commencé samedi à mettre en service ou à tester de nouvelles cascades de centrifugeuses. Ces machines offrent à l'Iran la possibilité d'enrichir plus vite et en plus grande quantité de l'uranium, dans des volumes et à un degré de raffinement interdits par l'accord de 2015.
Sabordage des négociations à Vienne
Téhéran reproche à Israël de vouloir saborder les discussions en cours à Vienne pour tenter de faire revenir les Etats-Unis dans l'accord international de 2015 censé encadrer le programme nucléaire iranien et de lever les sanctions rétablies par Washington contre Téhéran.
De leur côté, l'Union européenne et la Russie, qui participent aux efforts diplomatiques à Vienne pour remettre sur les rails l'accord international sur le nucléaire iranien, ont dit espérer que les discussions en cours ne soient pas réduites à néant par cet incident.
"Nous espérons que ce qui s'est passé ne deviendra pas un "cadeau" aux divers opposants de l'accord et ne sapera pas les consultations qui prennent de l'ampleur", a notamment indiqué le ministère russe des Affaires étrangères.
Les Etats-Unis ont pour leur part déclaré ne pas être impliqués dans cet incident. "Nous n'avons rien à ajouter aux spéculations sur les causes ou les conséquences" de cette attaque présumée, a déclaré le porte-parole de la Maison Blanche.
fgn avec les agences
Israël accuse l'Iran d'appâter ses ressortissants sur Instagram pour les kidnapper
Les services secrets israéliens ont accusé lundi l'Iran de créer de faux comptes féminins sur Instagram pour appâter et kidnapper des ressortissants de l'Etat hébreu, après que Téhéran a promis de riposter à une attaque contre son complexe nucléaire de Natanz qu'il impute à Israël.
Selon le Shin Beth, le service israélien de renseignement intérieur, qui affirme avoir mené une enquête avec le Mossad (services secrets extérieurs), des responsables iraniens ont créé sur Instagram "des profils fictifs de femmes qui prétendent travailler dans le commerce international ou le tourisme".
"Ces profils entrent en contact avec des citoyens israéliens, organisent des rencontres romantiques ou commerciales avec eux à l'étranger (...) afin de leur causer du tort ou de les kidnapper", a affirmé dans un communiqué le Shin Beth, précisant que ces activités étaient menées en Turquie, en Europe, en Afrique et dans des pays arabes.