Le ramadan se déroulera entre restrictions sanitaires et craintes de nouvelles contaminations en particulier lors des traditionnels repas festifs de rupture quotidienne du jeûne après le coucher du soleil.
En Indonésie, pays qui compte la plus grande population musulmane du monde, le gouvernement a autorisé cette année les prières du soir pendant le ramadan, mais l'accueil est limité dans les mosquées à 50% de leur capacité, les fidèles devant être masqués et apporter leur propre tapis de prière.
A Djakarta, la mosquée Istiqlal récemment rénovée, la plus grande d'Asie du Sud-Est, a accueilli des fidèles pour la première fois après un an de fermeture en raison du Covid-19.
Prier à la maison
Les responsables religieux ont invité la population à prier à la maison dans les zones où les cas flambent et plusieurs régions, dont Djakarta, ont interdit les rassemblements pour la rupture quotidienne du jeûne. Le gouvernement a interdit les déplacements traditionnels pour l'Aïd al-Fitr célébrant la fin du ramadan, prévue cette année vers le 12 mai.
En Egypte où les magasins arborent les traditionnels "fanous", lanternes du ramadan aux couleurs éclatantes, les Cairotes se sont affairés pour leurs derniers achats à la veille du ramadan, négligeant souvent le port du masque ou la distanciation physique.
Restrictions en Tunisie et au Maroc
En Tunisie, le gouvernement a dû faire marche arrière sur l'allongement du couvre-feu et revenir ce week-end à un couvre-feu à 22h00 locales et non 19h00, face à une levée de boucliers.
Au Maroc, des restrictions pour la période (extension du couvre-feu, interdiction de fêtes et de rassemblements etc...) ont été promulguées récemment.
En Syrie, où le conflit est entré en mars dans sa dixième année, le ramadan s'annonce morose en plein effondrement économique et avec une inflation galopante. Le gouvernement n'a pas annoncé de nouvelles mesures ni de couvre-feu.
Limiter les rassemblements familiaux
En Jordanie, il n'y ni rassemblements familiaux, ni prière à la mosquée après l'iftar (le repas quotidien de rupture du jeûne, NDLR), ni tentes, ni tables où est disposée la nourriture pour les pauvres comme le veut la tradition.
En
Turquie
, en proie à une troisième vague du virus, les médecins conseillent de renforcer les défenses naturelles pendant le jeûne avec des vitamines comme la vitamine D. "Nous allons rester en famille, nous n'aurons pas d'invités chez nous et n'irons pas chez les autres", explique un habitant d'Istanbul.
En Arabie saoudite, les autorités ont annoncé début avril que seules les personnes vaccinées contre le Covid-19 seraient autorisées à effectuer la omra, le petit pèlerinage à La Mecque, à partir du début du ramadan.
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agences/vajo
A Dubaï, ceux qui ne jeûnent pas n'ont plus à se cacher
Les restaurants de Dubaï servant de la nourriture durant les heures du jeûne musulman du ramadan ne sont plus tenus de se cacher derrière des rideaux, ont annoncé les autorités de l'émirat du Golfe.
La cité-Etat, dont l'économie repose en grande partie sur les services, les loisirs et le tourisme, a cherché à relancer ces secteurs ces derniers mois en pleine pandémie de Covid-19. Et plus de 90% de ses habitants sont des étrangers, dont une grande partie n'est pas de confession musulmane.
Plus besoin de rideaux
"Les restaurants de Dubaï peuvent choisir de placer ou non des rideaux ou de couvrir leurs façades pour servir de la nourriture pendant les heures de jeûne", a déclaré le département de l'Economie de Dubaï.
Selon cet organisme gouvernemental, la nouvelle circulaire revient sur une "pratique anciennement suivie" consistant à exiger des restaurateurs de mettre en place des "rideaux ou des écrans" pour cacher la prise des repas à la vue du public. La nouvelle règle s'applique dès le premier jour du ramadan.