Les critiques contre le gouvernement brésilien sont de plus en plus nombreuses, notamment concernant sa gestion de la pandémie qui a fait plus de 350'000 morts dans le pays.
Mais dans ce contexte de crise, le gouvernement de Jair Bolsonaro se montre toujours plus autoritaires et les arrestations commencent à se multiplier. Les autorités utilisent pour ce faire une loi dite de sécurité nationale qui est née pendant la dictature militaire et qui vise tous ceux qui critiquent le gouvernement.
Une volonté d'intimider
"Aujourd'hui, la police est venue chez moi et j’ai eu vraiment très peur quand j’ai vu que j’étais accusé de crimes contre la sécurité nationale. C’était une plainte de Carlos Bolsonaro pour avoir traité le président de la république, son papa, de génocidaire."
Ce témoignage recueilli par La Matinale est celui de l'influenceur Felipe Neto, classé parmi les cent personnalités les plus influentes du monde selon la revue Time. Il compte 40 millions d’abonnés sur Youtube.
Le jeune homme a osé critiquer la gestion de la pandémie par le président brésilien et il a été aussitôt intimidé.
Défendre la liberté d'expression
Selon son avocat, l'intention "très claire" des autorités est avant tout de faire peur: "Elles savent très bien qu'il ne va pas se passer grand-chose, car la justice refuse généralement de condamner les personnes" ainsi arrêtées."
Face à cette situation, Felipe Neto a décidé de créer un réseau d’avocats pour défendre la liberté d’expression dans son pays et il a déjà reçu près de 200 dossiers.
Selon un décompte du journal Globo, plus de 600 fonctionnaires ont aussi été inquiétés pour avoir critiqué le gouvernement, un phénomène qui est en nette augmentation.
Anne Vigna/boi
Une catastrophe humanitaire, selon MSF
La gestion chaotique de la crise du Covid-19 par les autorités brésiliennes, sans aucune "réponse coordonnée et centralisée", a plongé le pays dans une "catastrophe humanitaire", a dénoncé jeudi Médecins sans Frontières (MSF).
"L'absence de volonté politique pour agir de manière adaptée face à cette pandémie est responsable de la mort de milliers de Brésiliens", a affirmé l'ONG dans un communiqué.
En un peu plus d'un an, le coronavirus a fait plus de 360'000 morts au Brésil, deuxième pays le plus endeuillé au monde après les Etats-Unis.
La crise sanitaire s'est fortement aggravée ces dernières semaines, avec plus de 66'000 morts lors du seul mois de mars et plus de 3000 décès par jour en moyenne.
"La semaine du 5 avril, 11% des nouvelles infections au Covid-19 dans le monde étaient enregistrées au Brésil, ainsi que plus d'un quart des décès", a souligné MSF.