Sur le terrain, "aucune preuve" n'est venue confirmer un retrait de la région des forces militaires érythréennes, accusées d'exactions, comme l'avait annoncé fin mars le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed, a-t-il ajouté lors d'une session à huis clos du Conseil de sécurité de l'ONU.
Cette réunion, la première depuis plus d'un mois, avait été demandée par les Etats-Unis. "Malheureusement, je dois dire que ni l'ONU ni aucune des agences humanitaires avec lesquelles nous travaillons n'ont vu la preuve du retrait de l'Érythrée", a-t-il précisé.
"Mettre un terme aux atrocités"
"Le conflit n'est pas terminé et les choses ne s'améliorent pas. Sans un cessez-le-feu, cette crise humanitaire déjà grave ne fera que s'aggraver", a averti le responsable de l'ONU. "Je réitère à nouveau la nécessité pour les Forces de défense érythréennes de mettre un terme aux atrocités et de se retirer. L'annoncer n'est pas la même chose que le faire".
Violence sexuelle
Selon lui, la violence sexuelle a aussi redoublé dans la région du Tigré. "La majorité des viols sont commis par des hommes en uniforme. Les cas signalés concernaient les forces de défense nationale éthiopiennes, les forces de défense érythréennes, les forces spéciales d'Amhara et d'autres groupes armés irréguliers ou des milices alignées", a-t-il précisé.
"Nous devons encore intensifier considérablement l'aide humanitaire aux populations de tout le Tigré. Nous savons déjà qu'au moins 4,5 millions de personnes sur près de six millions au Tigré ont besoin d'une aide humanitaire. Le gouvernement lui-même estime que 91% de la population du Tigré a besoin d'une aide alimentaire d'urgence", a-t-il plaidé.
Intervention des forces fédérales
Début novembre 2020, le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed avait annoncé l'envoi de l'armée fédérale au Tigré pour arrêter et désarmer les dirigeants du TPLF (Front de libération du peuple du Tigré), dont les forces sont accusées par Addis Abeba d'avoir mené des attaques contre des camps militaires des forces fédérales.
afp/jpr