Le monde est plongé depuis la mi-septembre dans la pire crise
financière depuis la Grande dépression des années 30. La tempête a
commencé sur le marché des crédits immobiliers hypothécaires
américains avant de se propager via des produits sophistiqués à
pratiquement tous les établissements financiers.
Les Etats-Unis qui au départ ne souhaitaient pas un sommet
visant à une refonte de la finance mondiale sont aujourd'hui
d'accord pour qu'un "plan d'action" spécifique sorte du sommet de
Washington qui se termine samedi.
Le président George Walker Bush en fin de mandat ne pourra
toutefois pas prendre d'engagements précis qui pourraient ensuite
incomber à son successeur du camp opposé, le démocrate Barack
Obama, dont la prise de fonction n'est prévue que le 20 janvier
2009.
Concessions européennes
De son côté, l'Europe, actuellement présidée par la France, a dû
revoir à la baisse ses aspirations en matière de renforcement de la
réglementation internationale des produits, des marchés et des
établissements financiers. Il est probable que la liste des
objectifs à atteindre après le sommet sera plus limitée
qu'escomptée.
Le G20 pourrait cependant trouver un terrain d'entente sur le
renforcement des missions du Fonds monétaire international (FMI) et
de la Banque mondiale pour par exemple prévenir les crises. Les
très dynamiques pays émergents, qui contrairement aux économies
riches, devraient échapper à la récession dans les mois à venir,
pourraient bénéficier d'un poids accru au sein de ces institutions
multilatérales.
Le sommet du G20 de Washington regroupera le G8 (Allemagne,
France, Etats-Unis, Japon, Canada, Italie, Royaume-Uni et Russie),
11 pays émergents (Argentine, Australie, Arabie saoudite, Afrique
du sud, Brésil, Chine, Corée du sud, Inde, Indonésie, Mexique,
Turquie) ainsi que l'Espagne qui a hérité du siège de l'Union
européenne.
Bourses européenne dopées par Wall Street
Dans un marché peu actif et volatil qui reste préoccupé par de
mauvais indicateurs économiques, la Bourse de Paris a terminé en
hausse vendredi de 0,67%. Londres a gagné 1,53%, Francfort 1,31% et
l'Eurostoxx 50 1,15% et Zurich 1,65%.
Pour sa part, la Bourse de New York a ouvert en baisse vendredi,
le Dow Jones cédant 1,60% et le Nasdaq 2,30%.
afp/jeh/bri
Le Japon débloque 100 milliards
Le Japon va proposer de prêter jusqu'à 100 milliards de dollars au FMI pour renflouer les pays les plus touchés par la crise financière mondiale, a annoncé vendredi le gouvernement nippon.
Cette proposition sera formulée par le Premier ministre japonais Taro Aso lors du sommet du G20, indique un communiqué rendu public par son bureau.
Taro Aso va également appeler les Etats membres à augmenter leur contribution au FMI, afin de pouvoir venir en aide aux pays au bord de la ruine.
L'Islande, la Hongrie et l'Ukraine ont déjà demandé l'aide du Fonds.
Le Japon détenait fin octobre près de 978 milliards de dollars en réserves de change, ce qui le place à la deuxième place mondiale derrière la Chine.
Taro Aso va s'adresser aux pays émergents, en premier lieu la Chine, afin qu'ils augmentent leur contribution au FMI et obtiennent en échange un rôle plus influent au sein de l'institution, affirme le plus grand journal japonais.
La Chine a actuellement un droit de vote moins important au FMI que la Belgique et les Pays Bas réunis.
Selon le bureau du Premier ministre, celui-ci va proposer au G20 de réviser le système des droits de vote au sein du FMI, de la Banque Mondiale et d'autres institutions internationales.
"Les institutions financières internationales pour le développement devraient également jouer un rôle plus actif et la Banque asiatique de développement (BAD) a besoin en particulier d'une augmentation rapide de capital", indique le communiqué du gouvernement japonais.
Taro Aso a annoncé qu'il avait l'intention de jouer un rôle de premier plan lors du sommet du G20, en s'appuyant sur l'expérience accumulée par le Japon pour surmonter sa propre crise bancaire et économique dans les années 90.
Le Japon est le deuxième plus grand contribuable, après les Etats-Unis, du FMI, mais a du mal à faire entendre sa voix sur la scène internationale.