Les autorités ont affirmé que les niveaux de radiation à bord
étaient "normaux". "Selon un bilan précisé, 20 personnes sont
mortes, trois officiers et 17 civils, membres de l'équipe du
chantier naval chargée de la livraison" du navire, a déclaré un
responsable de la commission d'enquête du parquet.
Elles ont été tuées en inhalant du gaz fréon émis dans une
partie du navire par le déclenchement du système anti-incendie,
a-t-il précisé aux trois agences de presse russes.
"Au cours d'un test d'un sous-marin nucléaire, le système
anti-incendie a connu une défaillance, tuant plus de 20 personnes,
parmi lesquelles des militaires et des ouvriers", a annoncé un
responsable de la marine russe.
Empoisonnement au gaz
Les 22 blessés ont été acheminés à Vladivostok à bord d'un
navire militaire et admis à l'hôpital de la Flotte du Pacifique.
Ils "souffrent d'empoisonnement à des degrés divers", a déclaré à
l'AFP une source de cet hôpital militaire. Lorsqu'un incendie se
déclare dans un compartiment d'un sous-marin un des moyens de le
neutraliser est de diffuser un gaz dans ce compartiment, a indiqué
Ria Novosti en citant la Flotte du Pacifique.
Le sous-marin est arrivé dimanche au port de Bolchoï Kamen près de
Vladivostok et les corps des victimes ont été acheminés dans des
morgues de la région. Au total, 208 personnes se trouvaient à bord,
dont 81 militaires et des employés d'un chantier naval, a indiqué
Igor Dygalo.
"Le sous-marin n'est pas endommagé, son réacteur fonctionne
normalement et les niveaux de radiation enregistrés à bord du
sous-marin sont normaux", a-t-il souligné. L'accident s'est produit
en mer du Japon.
Trop de civils à bord
La défaillance du système anti-incendie s'est produite dans un
ou deux compartiments au maximum du sous-marin, qui ont ensuite été
ventilés de même que les compartiments adjacents, a indiqué un
expert militaire cité par les agences russes. Selon l'expert cité
par Ria, "une erreur de programmation ou d'exploitation" a pu
déclencher le système anti-incendie.
Un autre expert cité par Ria, Guennadi Illarionov, a estimé que le
drame pourrait être dû à la présence d'un trop grand nombre de
civils à bord et à une trop grande automatisation. "Je n'exclus pas
que parmi le personnel civil qui se trouvait à bord, tous n'aient
pas eu un équipement (respiratoire pour se protéger de ce gaz) et
que ceux qui l'avaient ne savaient pas s'en servir", a-t-il
dit.
Le ministre russe de la Défense, Anatoli Serdioukov, a informé le
président Dmitri Medvedev, qui a demandé l'ouverture d'une enquête
"complète et méticuleuse", ainsi que "le plus grand soutien
possible aux familles des victimes", a indiqué M. Dygalo.
afp/sbo
Contrats commerciaux avec l'Inde ?
Aucune précision officielle n'a été fournie sur la classe du submersible et l'éventuelle présence à bord d'armements. Selon une source au chantier naval où il a été construit à Komsomolsk-sur-Amour (Extrême-orient russe), citée par l'agence Ria Novosti, il s'agit du sous-marin d'attaque à propulsion nucléaire "Nerpa".
Ce tout nouveau sous-marin a effectué sa première plongée début novembre, a ajouté cette source. Il effectuait des essais en mer.
Ces tests étaient destinés, selon Ria Novosti, à le préparer à être livré à l'Inde. Cette information n'a pas été confirmée de source officielle.
Selon la presse russe, New Delhi aurait payé deux milliards de dollars (1,56 md EUR) pour prendre en leasing avec option d'achat deux sous-marins de la classe Akula.
Le traumatisme du Koursk
La Russie garde un souvenir douloureux du naufrage du sous-marin nucléaire Koursk - fleuron de la flotte russe - dans lequel 118 marins périrent par 109 mètres de fond en août 2000 en mer de Barents (nord-ouest de la Russie) à la suite de l'explosion d'une des torpilles.