Agé de 55 ans, l'actuel chef de l'Etat n'a pas encore annoncé sa candidature. Il avait accédé au pouvoir en l'an 2000, après la mort de son père Hafez el-Assad.
Réélu en 2007 puis en 2014 pour un septennat, Bachar al-Assad devrait sans difficulté remporter un quatrième mandat, en l'absence de compétition sérieuse, la guerre déclenchée en 2011 n'ayant finalement pas fait vaciller son pouvoir.
La date de l'élection a été fixée au 26 mai "pour les citoyens syriens installés en territoire syrien", a indiqué le président du Parlement à l'occasion d'une séance extraordinaire. Les Syriens vivant à l'étranger voteront eux dans leurs ambassades le 20 mai, a-t-il précisé.
Voie dégagée pour Bachar al-Assad
Dès lundi, les candidatures pourront être déposées devant la Haute Cour constitutionnelle, et ce pendant dix jours. Selon la loi électorale, pour entrer dans la course, les candidats doivent obtenir la signature de 35 députés.
En 2014, Bachar al-Assad avait remporté le scrutin avec plus de 88% des voix. Ses deux seuls concurrents étaient des inconnus largement considérés comme des faire-valoir. La loi électorale empêche en effet les figures de l'opposition en exil de se présenter, car chaque candidat doit "avoir vécu en Syrie pendant une période de 10 ans de manière continue au moment de présenter sa candidature".
Une économie en déroute
En une décennie, les efforts diplomatiques parrainés par l'ONU n'ont pas permis de trouver une solution négociée au conflit syrien, tandis que l'opposition politique en exil n'a fait que s'affaiblir.
Les élections vont se tenir dans les régions syriennes tenues par le gouvernement de Damas, qui contrôle les deux-tiers du pays morcelé. Idlib, ultime grand bastion djihadiste et rebelle dans le nord-ouest, échappe ainsi toujours au pouvoir d'Assad. Quant au nord-est du pays, il s'est doté d'une administration semi-autonome dominée par les Kurdes, alliés des Occidentaux.
Ces dernières années, grâce au soutien militaire de Moscou et de Téhéran, le pouvoir de Bachar al-Assad a enchaîné les victoires face aux rebelles affaiblis. Mais les infrastructures sont en ruine et l'économie s'est effondrée, sous le coup des sanctions occidentales et des effets de la crise financière au Liban voisin selon les autorités, tandis que la monnaie nationale connaît une dépréciation inédite.
Près de 400'000 morts
Le conflit, déclenché avec la répression sanglante de manifestations prodémocratie, s'est complexifié au fil des ans avec l'implication de puissances étrangères et une multiplication des factions armées et de groupes djihadistes.
La guerre a fait plus de 388'000 morts et jeté des millions de personnes sur la route de l'exode, réfugiées à l'étranger ou déplacées dans des camps miséreux en Syrie.
afp/vic
Les puissances occidentales dénoncent une élection "ni libre ni juste"
A la mi-mars, cinq puissances occidentales avaient fustigé la tenue d'un scrutin présidentiel en Syrie, pronostiquant qu'il ne serait "ni libre ni juste".
"Le processus politique quel qu'il soit a besoin de la participation de tous les Syriens, dont les membres de la diaspora et les personnes déplacées, afin que toutes les voix soient entendues", avaient déclaré dans un communiqué commun les Etats-Unis, la France, l'Allemagne, l'Italie et le Royaume-Uni.
"L'élection présidentielle syrienne prévue cette année ne sera ni libre ni juste et elle ne doit pas non plus mener à une quelconque normalisation internationale du régime syrien", résumait le texte publié en marge d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU.