L'ex-Première dame des Etats-Unis (1993-2001) et figure
incontournable de la politique américaine, compte, pour la première
fois, parmi les personnes envisagées au poste prestigieux de
secrétaire d'Etat dans l'administration Obama, selon la presse
américaine.
Après avoir perdu la course à l'investiture démocrate en juin,
Hillary Clinton, 61 ans, avait appelé à voter pour Barack Obama
lors de l'élection du 4 novembre et fait campagne pour lui. Le nom
d'Hillary Clinton n'avait pas été évoqué depuis que des
spéculations la plaçaient en août parmi les quelques personnalités
susceptibles d'être choisies pour être candidate à la
vice-présidence aux côtés de Barack Obama.
Le choix du sénateur du Delaware (est) Joe Biden comme colistier
de Barack Obama, avait fortement irrité une partie des 18 millions
d'électeurs démocrates qui avaient choisi l'ex-Première dame des
USA lors des primaires.
Hillary Clinton à Chicago
Selon la chaîne NBC, Hillary Clinton s'est rendue jeudi à
Chicago (nord) où réside le président élu, mais un de ses
conseillers a affirmé qu'il s'agissait d'un voyage pour des raisons
personnelles. Selon des journalistes présents jeudi soir devant le
quartier général de Barack Obama, un cortège "non-identifié" de
trois voitures a quitté le parking sous-terrain des locaux peu
avant que celui de Barack Obama ne sorte. Selon des responsables
démocrates, le président-élu a rencontré dans l'après-midi à
Chicago son ancienne rivale.
Des sources proches du président élu ont confirmé vendredi à la
chaîne CNN que la nomination de Hillary Clinton était envisagée,
mais son porte-parole Philippe Reines s'est montré prudent. "Toutes
spéculation sur des postes ministériels ou autres au sein de
l'administration sont vraiment du ressort de l'équipe de transition
du président élu Obama", a-t-il déclaré.
D'autres noms circulent
Les noms de plusieurs personnalités circulent dans la presse
pour mener la diplomatie américaine, notamment ceux de l'ancien
candidat démocrate à la présidentielle de 2004 John Kerry et du
gouverneur du Nouveau-Mexique (sud-ouest) et ancien ambassadeur à
l'ONU Bill Richardson. Selon le Washington Post, le nom de
l'ex-Première dame a été cité car le camp Obama "n'est pas
extrêmement satisfait" des noms habituellement avancés.
Interrogée lundi à New York sur la possibilité qu'elle intègre une
administration Obama, Hillary Clinton a botté en touche: "Je suis
heureuse d'être sénatrice de New York, j'adore cet Etat et cette
ville". Elle a également précisé devant la presse: "Je ne vais pas
spéculer ou aborder quoique ce soit à propos de l'administration du
président élu".
afp/bri
Critique durant la campagne
Avant de reconnaître sa défaite face à Barack Obama, la sénatrice de l'Etat de New York (nord-est) avait fait campagne notamment sur son expérience et sa capacité à faire face à une situation de crise à la Maison Blanche.
Son équipe de campagne avait diffusé un clip vidéo intitulé "le coup de téléphone de 3 heures du matin", expliquant que si le téléphone sonnait à la Maison Blanche au milieu de la nuit, elle serait prête à faire face.
En outre, Hillary Clinton avait critiqué la naïveté, selon elle, de son adversaire Barack Obama en matière de politique étrangère, notamment sa volonté de dialogue avec l'Iran.
Elle avait aussi attaqué violemment Barack Obama à propos de tracts critiquant ses propositions de campagne: "Honte à vous, Barack Obama!", avait-elle lancé.
Première interview du futur président
Barack Obama enregistrera vendredi, aux côtés de son épouse Michelle Obama, sa première interview depuis son élection le 4 novembre, dans l'émission d'informations "60 minutes" de la chaîne CBS qui sera diffusée dimanche.
Par ailleurs, un porte-parole de Barack Obama a annoncé que l'allocution hebdomadaire de celui-ci serait diffusée samedi sur YouTube, sous forme vidéo et plus seulement radiophonique.
"Aucun président élu ou président en exercice n'a jusqu'à présent transformé l'allocution radio hebdomadaire en une opportunité multimédia", a souligné Nick Shapiro, ajoutant qu'il s'agissait "de l'un des nombreux moyens par lesquels le président élu Obama communiquera avec les Américains et rendra la Maison Blanche et le processus politique plus transparents".
L'allocution radiophonique hebdomadaire des présidents américains est une tradition qui remonte à plusieurs générations, et est suivie par une réponse du parti d'opposition.