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Le G20 se met d'accord sur un plan d'action

Le G20 suscite espoir et résignation dans la presse.
Le G20 admet la nécessité d'une réponse politique à la crise.
Le groupe des grands pays industrialisés et émergents (G20) réuni samedi à Washington s'est dit "déterminé à renforcer sa coopération" pour rétablir la croissance mondiale et réformer le système financier, dans un communiqué.

Face à des "conditions économiques dégradées au niveau mondial,
nous sommes tombés d'accord sur la nécessité d'une (...)
coopération macro-économique plus étroite pour rétablir la
croissance", indiqué le communiqué.

Le G20 a énuméré une série d'"actions immédiates": adopter toute
mesure "supplémentaire pour stabiliser le système financier",
"reconnaître l'importance du soutien que la politique monétaire
peut apporter" mais selon la situation de chaque pays, "utiliser
des mesures budgétaires pour stimuler la demande interne avec des
résultats rapides" tout en maintenant l'objectif d'un équilibre des
comptes publics.

Une action concertée

Le G20 est d'accord sur "la nécessité d'une relance coordonnée,
concertée de l'action économique", a affirmé le président français
Nicolas Sarkozy, dont le pays préside l'Union européenne.



Lors du sommet, le G20 s'est en outre entendu sur un plan
d'action, une liste de mesures "à haute priorité qui doivent être
achevées avant le 31 mars 2009" afin de rétablir la confiance dans
le système financier. A la satisfaction des Américains et des
Canadiens, très soucieux de leur souveraineté, le G20 a souligné
que "la régulation relève avant tout de la responsabilité des
régulateurs nationaux", principale "ligne de défense" contre les
instabilités des marchés.



Il a cependant recommandé une intensification de la "coopération
internationale entre régulateurs" et un renforcement des "normes
internationales où cela est nécessaire". "En consultation avec
d'autres économies et organisations, et en utilisant les
recommandations d'experts, nous demandons à nos ministres des
Finances de formuler" des propositions dans cinq domaines qui
devront être soumises d'ici le 31 mars 2009, a indiqué le
G20.



Il s'agira d'abord "d'atténuer le caractère procyclique
(accentuant une expansion ou une contraction économique) dans les
politiques de régulation". Les ministres devront aussi faire des
propositions sur "l'harmonisation des normes comptables", "le
renforcement des marchés de produits dérivés et la réduction de
leurs risques systémiques", "la révision des pratiques en matière
de rémunération en ce qui concerne l'incitation à la prise de
risque".



Enfin, ils devront étudier une "révision du mandat, de la
gouvernance et des besoins en ressources des institutions
financières internationales. Pour Nicolas Sarkozy, le G20 est tombé
d'accord sur l'établissement "d'une nouvelle gouvernance économique
mondiale".

Pays émergents mieux représentés

Les dirigeants du G20 se sont également
engagés à accroître la représentation des pays en développement au
sein du FMI et de la Banque mondiale, selon le communiqué. Le G20 a
préconisé d'"aider les économies émergentes et en développement
(...) à avoir accès" à des financements, en soulignant le "rôle
important du FMI".



Le G20 a promis d'"encourager la Banque mondiale et les autres
banques multilatérales de développement" à épauler les pays en
développement en détresse. Enfin, le G20 recommande que ces
institutions multilatérales soient "dotées de ressources
suffisantes".



Ils ont convenu de se retrouver avant le 30 avril 2009 "afin de
vérifier la mise en oeuvre des principes et décisions" sur lesquels
ils se sont mis d'accord samedi. Le deuxième sommet devrait se
tenir en Grande-Bretagne, ce pays prenant l'an prochain la
présidence du G20. Le président français a proposé qu'il se déroule
à Londres.



Soucieux, comme l'a conseillé le président américain George Walker
Bush, de ne pas se laisser tenter par le protectionnisme, le G20 a
demandé aussi samedi dans son communiqué un accord avant la fin de
l'année pour relancer les négociations de l'OMC de libéralisation
des échanges mondiaux (lire ci-contre).



agences/jeh

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Six domaines d'action

Les ministres des Finances du G20 devront agir dans six domaines:

-réforme des aspects de la régulation des marchés qui exacerbent la crise

-évaluation des normes comptables au plan mondial

-amélioration de la transparence des marchés dérivés

-amélioration des pratiques de rémunération

-évaluation des besoins en capitaux des institutions financières internationales

Des groupes de travail seront mis en place sur chacun de ces thèmes.

Les ministres des Finances devront également dresser la liste des établissements financiers qui, s'ils devaient tomber en faillite, mettraient en danger l'ensemble du système.

Le G20 rassemble le G8 (Allemagne, France, Etats-Unis, Japon, Canada, Italie, Royaume-Uni, Russie et l'Union européenne), ainsi que l'Afrique du Sud, l'Arabie Saoudite, l'Argentine, l'Australie, le Brésil, la Chine, la Corée du Sud, l'Inde, l'Indonésie, le Mexique et la Turquie. L'Espagne et les Pays-Bas ont également été invités.

Accord attendu à l'OMC avant 2009

Les pays du G20 ont demandé samedi un accord dans les négociations de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) sur la libéralisation des échanges mondiaux avant la fin de l'année.

"Nous nous efforcerons de parvenir à un accord cette année sur les modalités conduisant à la conclusion de l'agenda de développement de Doha de l'OMC avec un résultat ambitieux et équilibré", ont déclaré les chefs d'Etat et de gouvernement.

"L'agenda de Doha" désigne le cycle de négociations entamé en 2001 dans la capitale du Qatar pour abaisser les barrières douanières dans le monde.

Ces négociations ont échoué en juillet dernier pendant une réunion ministérielle à Genève.

Mais avec l'aggravation de la crise mondiale, les 153 pays membres de l'OMC pourraient tenter avant la fin de l'année de débloquer leurs interminables négociations sur la libéralisation des échanges.

Les dirigeants mondiaux ont jugé "vital de rejeter le protectionnisme et de ne pas nous replier sur nous-mêmes en ces temps d'incertitudes financières", selon leur communiqué.

Ces dernières semaines, la Chine a été critiquée pour avoir pris des mesures de soutien à ses exportations, un des principaux moteurs de l'économie du pays, en proie à la décélération de la demande mondiale.